lundi 14 octobre 2013

70 ans après la révolte du camp de Sobibor, des secrets doivent encore être mis au jour...si les polonnais le permettent !

 
 

C'est la révolte de prisonniers qui a eu le plus de succès au cours de la Seconde Guerre mondiale mais l'insurrection de Sobibor n'est jamais devenu un symbole principal de l'Holocauste. Soixante-dix ans plus tard, les archéologues qui travaillent dans l'ancien camp de la mort sont en train de réécrire ce qui est méconnu au sujet de la conception de Sobibor et son entrain de dénicher de nouveaux objets ayant appartenu aux victimes juives.


Rappelons qu'il reste très peu de vestiges du camp. Les nazis ont construit Sobibor et deux camps de la mort similaires en Pologne orientale, Belzec et Treblinka, au cours du printemps 1942.
Le secret était intense et les nazis veillaient à ce que les victimes soient assassinées dès leur arrivée sans qu'elles puissent se rendre compte de ce qui se passait.
Bialowitz, un ancien détenu qui a survécu, écrivait dans ses mémoires : " mon cœur saignait en sachant que dans une demi- heure, ils seraient réduits en cendres mais je ne pouvais pas leur dire. Je n'avais pas le droit de parler. Même si j'aurais dit, ils ne voulaient pas croire qu'ils allaient mourir ".
En dix-huit mois de fonctionnement, 250.000 juifs de toute l'Europe ont été gazés dans les installations de Sobibor. Des corps ont été jetés dans des fosses énormes et brûlés plus tard dans des " fours " en plein air fabriqués à partir de la voie ferrée. Il y avait plusieurs centaines de prisonniers juifs qui travaillé dans le camp au service des maîtres SS allemands et de leurs auxiliaires ukrainiens.
Le 14 Octobre 1943, un groupe de prisonniers, qui avait entendu parler de la liquidation du camp,  a exécuté un plan d'évacuation méticuleux et audacieux.



Après que les dirigeants de la révolte aient tranquillement tués onze officiers SS de haut niveau, la plupart des 600 juifs emprisonnés ont pris d'assaut les clôtures électrifiées de Sobibor. Près de la moitié d'entre eux ont couru a travers les champs de mines entourant le camp et se sont enfuits dans la forêt. " Les cadavres étaient partout " a écrit le survivant de Sobibor Thomas " Toivi " Blatt dans " La révolte oubliée ".
" Le bruit des fusils, les explosions de mines, les grenades et le bruit terrible des mitrailleuses, tous ces bruits agressaient les oreilles. Les nazis tiraient à distance alors que dans nos mains, nous n'avions que des couteaux et des haches primitifs ". Seulement 60 juifs qui s'étaient échappés de Sobibor ce jour-là on vécu la fin de la guerre un an et demi plus tard. La plupart ont été tués au cours de la chasse à l'homme qu'a mené les nazis dans la campagne polonaise afin de retrouver les fugitifs.
Bien que les SS avaient déjà prévu de fermer Sobibor, la révolte d'octobre a incité le chef des SS, Heinrich Himmler, a ordonner immédiatement le démantèlement du camps pour que le site soit effacé de l'histoire a jamais, comme pour Treblinka. Une autre révolte de prisonnier juifs avait eu lieu seulement deux mois plus tôt, au camps de la mort de Treblinka, près de Varsovie.
Après avoir mis le feu aux batiments, plus de 150 Juifs échappérent de Treblinka. La moitié d'entre eux survécurent au coup de filet qui s'en suivi.



Contrairement à la fermeture hâtive Sobibor suite a la révolte, les opérations de mise à mort à Treblinka ont duré des mois ( malgré la révolte ). Trois semaines après l'évasion de Sobibor, 42.000 travailleurs forcés juifs des environs de Lublin ont été assassinés. Baptisé " Fête des Vendanges " par ses organisateurs SS, la tuerie de deux jours était la solution des nazis pour éviter des révoltes supplémentaires.
Au cours des dernières années, Sobibor est l'endroit où les chercheurs et les archéologues ont amassé le plus d'objets liés à des nazis et a la " Solution finale".
En 2007, l'archéologue israélien Yoram Haimi a commencé les fouilles à Sobibor, quelques mois seulement après avoir appris que deux de ses oncles y avaient été assassinés. Ayant rapidement obtenu la permission du gouvernement polonais et le financement pour commencer son travail, il abandonna la fouille de sites dans le sud d'Israël pour creuser à l'un des endroits les plus infernales de l'histoire.

Pendant cinq ans de fouilles, Haimi et des archéologues polonais ont fait de nombreuses découvertes sur les victimes de Sobibor et sur la disposition de l'ancien camp de la mort. Pour éviter les trop nombreuses interventions sur des tombes, l'équipe a fait un usage intensif des outils non invasifs tels que les géoradars et l'imagerie par satellite.
Haimi, lors de son voyage en Israel pour la commémoration du 70eme anniversaire de la révolte de Sobibor, a declaré : " Nos résultats apportent de nouvelles informations sur Sobibor chaque jour que nous creusons ".
" Nous touchons l'Holocauste. Nous ne parlons pas de cela, nous le touchons physiquement. Certaines personnes disent que les archéologues jouent dans le sable mais ce n'est pas notre cas ".
La campagne de fouilles 2013 sera la saison la plus sensible et la plus importante à ce jour parce nous devrons travailler sur les charniers, sur les tombes et les fosses qui renferment les corps enterrés la depuis 70 ans, nous avons obtenu une autorisation spéciale du grand rabbin de Pologne. Notre travail consiste à reconstruire le camp de Sobibor. Nous avons effectué la cartographie du camp et nous tentons d'établir comment les gens y ont été assassinés. Nous avons besoin de cette nouvelle saison pour avoir une bonne chance de terminer effectivement ces objectifs ".
Cependant, Yoram Haimi, archéologue israélien qui travaille dans le camps, n'ont pas recu l'autorisation de poursuivre les fouilles alors qu'il touche au but. En effet, les autorités polonnaises souhaitent construire un batiment afin de recevoir le public qui vient visiter les lieux. Le problème est que ce futur batiment doit se situer a l'endroit exact ou les juifs devaient se desabiller avant de marcher vers les chambres a gaz.



Haimi et ses collègues ont suggéré d'autres emplacements pour heberger le nouveau bâtiment. Le débat est à l'arrêt et l'autorisation pour la campagne 2013 n'a toujours pas été accordée.
Les fouilles de Haimi à Sobibor ont permis de retrouver des objets personnels ayant appartenu aux victimes. Parmi les trouvailles, une epingle métallique a l'effigie de Mickey Mouse ou encore une version slovaque rare de l'étoile de David que les juifs étaient forcés de porter dans les pays occupés par les nazis. En partie grâce à l'excavation des biens des victimes, les chercheurs ont pu reconstituer la position des anciennes clôtures du camp et les determiner les emplacements précis des chambres à gaz et des charniers.
"En raison du manque d'information sur Sobibor , chaque petit morceau d'information est importante " a déclaré Haimi . " Personne ne savait où les chambres à gaz étaient. Les Allemands ne voulaient pas que quiconque puisse savoir ce qui s'y passait mais grâce à notre travail, ils n'ont pas réussi ".


Pour en savoir plus sur la "vie" a Sobibor, Koide9enisrael avait publié un article sur Treblinka, camp de la mort qui avait le même mode de fonctionnement que Sobibor :

Source Koide9enisrael