Constanza, sur la Mer Noire , était un port roumain important pour les Juifs tentant d'aller en Palestine . Des milliers de Juifs cherchant désespérément à fuir les Allemands partirent en bateau de Constanza en Palestine via la Turquie, malgré les restrictions britanniques à l’immigration.
Le 12 décembre 1941, le STRUMA quitta Constanza pour Istanbul . Le moteur tomba plusieurs fois en panne, le navire dut retourner à Constanza, repartir. Le voyage de 176 milles marins, durant normalement 14 H., dura 4 jours !!
Le 16 décembre, le STRUMA arriva en Turquie à Büyükdere, au nord du Bosphore; les Turcs interdirent tout débarquement (sauf pour 8 passagers ayant obtenu à Bucarest 1 visa britannique pour la Palestine, et d’une femme sur le point d’accoucher). Le Struma fut mis en quarantaine.
En dehors des soldats turcs gardant le bateau, seuls 3 hommes furent autorisées à monter à bord : Simon Brod, Rifat Karako, personnalités de la communauté juive d’Istanbul, et N.G. "Dan" Malioðlu, représentant du Service maritime roumain d' Istanbul (et membre de l’"Étoile du Danube"). Ces personnes durent attendre 10 jours pour être autorisées à distribuer aux passagers la nourriture chaude achetée grâce aux 10 000 dollars envoyés par le Comité juif américain au grand rabbinat d’Istanbul !!!
Avec l’aide de la Croix-Rouge, Brod, Karako et Malioðlu ravitaillèrent les passagers et interpelèrent les pays neutres, les Soviétiques et les Britanniques. Les conditions à bord se détériorèrent. Parmi les passagers des médecins, Malioðlu put leur fournir certains médicaments.
Le 10 janvier, le capitaine Garabetenko envoya une lettre alarmée aux autorités turques et à l’ambassade britannique. Le 19 janvier, l’Agence juive demanda aux Britanniques d’accepter les réfugiés. Après 63 jours de terrible attente, le 13 février, Moshe Shertok obtint des Britanniques 28 visas pour les enfants de 11 à 16 ans ! Les autorités turques refusèrent de lever la quarantaine.
Affolés par ce refus, les passagers du Struma pendirent des 2 côtés du bateau 2 grands draps où étaient écrits (en grandes lettres et en français) “Immigrants juifs”. Ils hissèrent aussi un drapeau blanc : “Sauvez-nous”.
Le 23 février, 200 policiers turcs encadrèrent le Struma, menaçant de tirer sur quiconque tenterait de se jeter à l’eau, et arrachèrent les draps. Les autorités ordonnèrent au navire d’appareiller, mais après que les mécaniciens eurent saboté la machine de manière à rendre ses pannes irréparables, la marine turque remorqua le Struma en Mer Noire.
Le 24 février 1942, à 2 heures du matin, LE BATEAU FUT COULE par un sous-marin soviétique. Quand les canots de sauvetage arrivèrent, il ne restait plus du naufrage... que 4 corps flottant !!!
David Stoliar, agé de 19 ans, fut le seul survivant de cette tragédie. Après des soins dans un hôpital militaire turc, il fut emprisonné à Istanbul et interrogé 2 semaines. Quand il demanda ce qu’on lui reprochait, on lui dit qu’il était “entré en Turquie sans visa”. Il fut finalement remis en liberté. Simon Brod l'accueillit et lui expliqua que c’était un miracle d’avoir survécu au naufrage, mais qu’en réalité le véritable miracle, c’était qu’il soit sorti vivant des griffes turques PARCE QU'IL ETAIT L'UNIQUE TEMOIN VIVANT du drame....
Monument en hommage aux victime du Struma a Ashdod
Le gouvernement turc s’exprima une seule fois sur cette TRAGEDIE pour dire que la Turquie n’avait “aucune responsabilité dans cette catastrophe” et que sa seule action était " d’empêcher des individus d'entrer illégalement sur son territoire”.....
Source ??? ( merci a Armand ;-) )