Loin des espoirs que certains alimentaient après la disparition de Hugo Chavez, la communauté juive du Venezuela reste inquiète. Chavez a peut-être disparu, mais la situation des Juifs du Venezuela n’en est pas pour autant facilitée.Plus d’actes antisémites depuis la mort de ChavezCe week-end, des actes antisémites ont été signalés après qu’un graffiti ait été trouvé sur les murs et les portes dans la section San Bernadino de Caracas, la capitale du pays. Le graffiti comportait des messages tels que «les Juifs sont des assassins, les juifs, dehors » et plusieurs commentaires qui laissaient entendre que les Juifs étaient responsables de la mort de Chavez.
Les analystes et les résidents ont fait remarquer que ce n’est malheureusement pas la première fois, depuis la mort de Chavez, que des messages du genre sont écrits sur les murs, sur des dépliants, et même dans les médias. L’antisémitisme au Venezuela a en effet augmenté depuis la mort de Chavez, ce qui rend la communauté juive encore plus mal à l’aise qu’elle ne l’avait été auparavant dans le pays (qui aurait pensé que cela était possible ?)
Maduro, un successeur de la même trempe que ChavezDavid Lev écrit que Nicolas Maduro, le président intérimaire du pays depuis la mort de Chavez, est une figure particulièrement menaçante pour les Juifs du Venezuela:. « Il a exprimé de façon très directe sa désapprobation des Juifs et d’Israël, entre autres, il a accusé Israël et les Etats-Unis d’avoir eu pour cible Chavez, de l’avoir tué avec du poison, car, selon lui, ils l’ont fait à Yasser Arafat ».
Le « problème juif » de Chavez a été bien documenté. Récemment, il a été révélé que le service de renseignements du Venezuela, Sebin, espionnait la communauté juive du pays. Au cours des 14 dernières années, les juifs ont quitté le pays en masse. Lorsque Chavez fut élu en 1999, il y avait plus de 20.000 Juifs vivant au Venezuela. Aujourd’hui, la communauté juive est estimée à moins de la moitié.
Chavez avait également accusé Israël de financer l’opposition au Venezuela et les médias gouvernementaux qualifient Henrique Capriles, leader de l’opposition au Venezuela, de «juif-sioniste bourgeoisie».
« L’antisémitisme parrainé par le gouvernement »Les membres de la communauté juive et les autorités ont jugé nécessaire d’annuler certains événements, dont la réception d’un nouveau rouleau de Torah qui devait être donné à la synagogue centrale de Caracas.
Bien que la police ait promis d’enquêter sur les incidents de graffiti, et aient affirmé qu’ils ne permettraient pas à quiconque d’agir violemment contre les Juifs, ou toute autre communauté, dans le pays, les responsables de la communauté juive disent qu’il est impossible de prédire ce qui peut se produire, étant donné l’histoire récente du pays.
Début 2009, le Grand Rabbin du Venezuela, Pynchas Brener, affirmait : « les gens sont éduqués à haïr ». Sammy Eppel, un militant juif au Venezuela a déclaré à la journaliste Nora Zimmet : » nous voyons ce que j’appellerais l’antisémitisme parrainé par un gouvernement dans un pays occidental ».
Source MeteorMagazine