L'Odorat, un bijou du 17ième siècle. Une tapisserie anglaise de la manufacture Mortlake, aussi remarquable que mystérieuse.
Cette œuvre sise au Musée Labenche de Brive depuis 25 ans. Elle fait partie de 10 autres tapisseries Mortlake.
Seulement en 2016, la ville reçoit un appel. Il s’agit d’avocats allemands spécialisés dans la recherche de bien juifs spoliés pendant la Seconde guerre mondiale.
Brive comprend alors que l’Odorat ne lui appartient plus vraiment.
Le cabinet d’avocats explique que cette tapisserie appartenait à une famille de marchands d’art.
Les 17 et 18 juin 1936, à Munich, la famille est contrainte de la vendre aux nazis à un prix extrêmement bas.
C’est ce que l’on appelle une spoliation. Rachetée par un anonyme, revendue, elle réapparaît en 1953 lors d’une vente publique puis elle est de nouveau vendue. Ce n’est qu’en 1993 qu’une galerie l’achète.
Un an plus tard, Brive se positionne pour l’acquérir et compléter ainsi sa collection.
Les héritiers des marchands d'art allemands n'ont pas demandé la restitution de l'œuvre. Ils se sont mis d'accord avec la ville de Brive pour une indemnisation de 140 000 euros. Pour Vincent Rigau, directeur du musée Labenche, il semblait impensable de se séparer de cette tapisserie.
Un musée ne se construit pas en deux mois ou en deux ans. Construire une série comme celle-ci, cela prend plusieurs dizaines d’années. Aujourd’hui, l’ensemble de ces tapisseries Mortlake est cohérent, et se défaire de celle-ci aurait casser cette cohérence-là.
L’Odorat n’est pas la seule œuvre spoliée du musée Labenche, il en compte 9 autres.
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