L'historien Robert Weisz se souvient que la police nazie était dans l'hôtel La Cigale rue Bancasse à Avignon
Le documentaire de 15 mn propose de visiter Avignon à l'époque nazie. Waldeck Weisz, s'inspire des déambulations de son père : l'historien Robert Weisz a fouillé les archives pour retrouver la sinistre mémoire des bâtiments des nazis et des collaborateurs à Avignon.
Tortures et supplétifs français pour chasser les juifs d'Avignon
La balade commence rue Bancasse. A quelques mètres du cœur d'Avignon, rien n'indique le passé de cet hôtel récemment fermé. Bernard Weiz n'a pas oublié car "on savait pertinemment que cet hôtel avait logé la Geheime Feldpolizei , la police secrète de campagne des nazis.
A l’époque, l’hôtel s’appelait Hôtel La Cigale.
Vous avez encore l’inscription Restaurant La Cigale. La police allemande a des effectifs très réduits pour chasser les juifs. Ils ont absolument besoin des supplétifs français."
L'historien a retrouvé la mémoire des collaborateurs prés des remparts, dans la maison d’une famille juive expulsée : "la police allemande a logé sa bande d'auxiliaires et de supplétifs dans la propriété des Naquet. C’est là, 2 rue Remparts de la Ligne. Dans la salle de bains, il y avait des instruments de torture et et des objets destinés à torturer."
Frissons devant la villa Carcassonne
Autre maison d'Avignon, la villa Carcassonne, belle maison en brique de l'avocat Carcassone boulevard Jules Ferry.
Robert Weisz explique que "là vient loger le numéro 1 de la police allemande, Wilhelm Müller que personne n’a retrouvé et qui a échappé à la justice. On a affaire a quelqu’un en lien avec les chasseurs de juifs les plus actifs.
C’est un endroit où il y avait de la torture. Les gens qui savent, quand ils passent devant, ils ont un frisson dans le dos".
Collaborateurs dans les bars ou à la place des oeuvres d'art
Retour en centre ville, à l'angle de la place de l'horloge, c'est le souvenir de la collaboration d'Avignon.
Robert Weisz montre une vitrine : "là, chez Dumas Horloger aujourd’hui, le sculpteur provençal Jean-Louis L'Homme exposait des caricatures anti juives avec des commentaires haineux. Et là place de l’Horloge nous avons les bars de la collaboration.
Le Mistrau était la Brasserie de l’Horloge avec des réunions de l’amicales de France et du mouvement Collaboration".
Rue de la république, un magasin hébergeait le Parti populaire français. Robert Weisz montre "le magasin de coiffure d’un juif déporté . Le PPF de Doriot vient s’y installer quand le coiffeur juif est déporté".
L'administration de la collaboration est aussi à la place des œuvres d'art : "au 3 bis de la rue Violette, aujourd’hui collection Lambert , le bureau de Régis de Bonet d’Oléon, responsable de la Légion des combattants de pétain, 17000 adhérents en Vaucluse.
D’Oléon était un préfet bis et maire de Rognonas… Deux rues portent son nom à Rognonas."
Le documentaire Passé le pont d’Avignon, la haine dans la ville résume ce parcours.
Le livre de Bernard Weisz et Isaac lewendel "Vichy, la pègre et les nazis" (nouveau monde éditions) retrace la traque des juifs en Provence.
Les nazis ont torturé dans la villa de l'avocat Carcassonne boulevard Jules Ferry à Avignon - Radio France
Les collaborateurs des nazis se réunissaient à la Brasserie de l'Horloge à Avignon - Radio France
Le Parti Populaire Français s'était installé dans la boutique d'un coiffeur déporté, aujourd'hui magasin d'optique rue de la République à Avignon - Radio France
Un sculpteur antisémite exposait au coin de la place de l'Horloge à Avignon dans l'actuelle bijouterie - Radio France
Le reponsable de la Légion des combattants de Pétain avait son bureau dans l'actuelle collection Lambert à Avignon © Radio France
Source France Bleu
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