dimanche 12 janvier 2020

Poursuivi pour une « quenelle » sur les marches du tribunal de Colmar, Alain Soral a été relaxé


Le tribunal correctionnel de Colmar a relaxé vendredi 10 janvier l’essayiste d’extrême droite Alain Soral, jugé pour avoir diffusé sur Internet un cliché de lui effectuant une « quenelle » sur les marches de ce tribunal. Les juges ont estimé que ce geste pouvant être assimilé à un salut nazi déguisé n’était pas, dans ce contexte, antisémite.......Détails........


De son vrai nom Alain Bonnet, Alain Soral, absent à l’audience, était poursuivi pour « injure » et « incitation publique à la haine ou à la violence en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion ». 
Six mois de prison avec sursis, assortis d’une mise à l’épreuve, avait été requis lors du procès le 28 novembre.

« Un lieu non mémoriel »

Il avait diffusé sur Twitter et sur son site Internet Egalité et Réconciliation un cliché pris le 5 mai le montrant faisant une « quenelle » devant le tribunal de grande instance de Colmar.
Ce geste – bras tendu vers le bas et main opposée posée sur l’épaule – a été popularisé par l’humoriste Dieudonné, condamné à plusieurs reprises pour des déclarations antisémites, qu’il qualifiait d’« antisystème ».
« Le tribunal a estimé que la diffusion (…) de la photographie (…) dans un lieu non mémoriel et sans lien avec la religion juive ne constitue pas les infractions » pour lesquelles M. Soral était poursuivi, a précisé la procureure de la République de Colmar, Catherine Sorita-Minard.
Il avait déjà été condamné pour une « quenelle » réalisée dans contexte différent : le 18 février 2016, la cour d’appel de Paris l’avait condamné à 5 000 euros d’amende pour avoir fait ce geste au Mémorial de la Shoah de Berlin. Le cliché, privé, avait été selon M. Soral « piraté », puis diffusé.

Précédentes condamnations

Sur son site, le polémiste, venu en Alsace pour une conférence, avait accompagné la photo prise à Colmar d’un texte évoquant le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) et la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra).
Le tribunal a estimé que ces associations n’étaient « pas clairement citées ou visées à raison de leur engagement, mais davantage à raison de leur prise de position quant à l’exécution d’une décision de justice » passée concernant l’essayiste, poursuit Mme Sorita-Minard qui ajoute qu’elle « va analyser » le jugement avant de décider d’un éventuel appel.
« Nous contestons cette décision et comptons sur un appel du parquet », a réagi auprès de l’Agence France-Presse (AFP) Me Thierry Cahn, l’avocat du Consistoire israélite du Haut-Rhin, l’une des parties civiles. « Compte tenu du personnage et de ses précédentes condamnations (…) la matérialité de l’infraction est constituée », a-t-il estimé.
L’avocat d’Alain Soral, Damien Viguier, avait plaidé la relaxe, affirmant que la « quenelle » n’est rien d’autre qu’un « bras d’honneur ou un doigt d’honneur » et non « un salut nazi inversé ». 
Mme Sorita-Minard avait pointé qu’Alain Soral, condamné à de multiples reprises notamment pour négationnisme, était en « récidive » et « incit[ait] à la haine de l’autre » en diffusant son geste « délibéré, choquant et provocateur ».

Source Le Monde
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