mardi 14 janvier 2020

En Israël, Shabbat en kit à Ikea.....


Comme l’alerte à la roquette, il est une expérience en Israël qui teste la patience de tous, du yoguiste au talmudiste : la sortie Ikea du samedi. A première vue, rien d’exceptionnel. Une virée chez le suédois, dans l’infinité de salons et cuisines d’exposition envahis par des familles hurlantes, est raillée partout dans le monde comme un enfer moderne standardisé.......Détails........


Mais dans l’Etat hébreu, l’expérience Ikea du samedi est condensée à la soirée, shabbat oblige. 
Les quatre magasins de l’enseigne respectent le jour de repos juif et n’ouvrent qu’en nocturne, de 18 heures à 23 heures. Dans le plus central d’entre eux, à Rishon LeZion, au sud de Tel-Aviv, en résulte chaque semaine une cohue monstre. 
Les bouchons causés par les voitures cherchant à se garer loin du parking saturé débutent dès la sortie d’autoroute. Et se prolongent à l’intérieur, sous forme de chariots débordant d’ustensiles et d’enfants.
L’ouverture des commerces durant le shabbat, mesure polémique bien que souhaitée par 65 % des Israéliens, obéit à des lois byzantines, variant selon le zèle des autorités locales. 
Mais en Terre sainte, Ikea a fait un choix simple : le tout-casher, des heures d’ouverture à la cafétéria, courtisant ouvertement les familles religieuses.
Posture idéologique (les trois hommes d’affaires israéliens détenant la franchise sont juifs orthodoxes) mais aussi commerciale. 
Car ceux qui suivent la Torah à la lettre sont une cible démographique en plein essor qu’un marchand de meubles bon marché ne peut ignorer. 
D’autant que ces consommateurs ont un taux de natalité bien supérieur à la moyenne (sept enfants par femmes pour les ultraorthodoxes, quatre pour les nationalistes religieux), d’où un besoin constant en ameublement.
De façon plus ou moins subtile, Ikea s’adresse à eux, des tons sombres des espaces types aux rayonnages remplis de faux volumes du Talmud, en passant par le vin casher à 20 shekels (5 euros). 
Et jusqu’aux catalogues adaptés aux ultraorthodoxes : celui de 2017, dans lequel les femmes avaient été «invisibilisées», a fait l’objet d’une plainte collective après une large polémique.
En 2019, la firme a arrêté ces catalogues spéciaux. La fidélité du public religieux n’en a pas faibli pour autant. 
Une consultante spécialisée dans les tendances haredi estime même qu’une visite chez Ikea est devenue l’un des passe-temps favoris «de nombreuses familles, même quand elles n’ont besoin de rien».
Mais pour les laïcs ou les Arabes, le samedi est souvent le seul moment pour acheter le bureau du petit dernier. 
Et c’est ainsi qu’Ikea est l’un de ces lieux, à l’instar des guichets de la poste ou du misrad harishui (l’inénarrable service des immatriculations et permis), où les Israéliens, juifs ou arabes, bigots ou mécréants, sont confinés côte à côte pendant des heures, forcés de déployer les trésors de zénitude qui leur font souvent défaut.

Source Liberation
Vous nous aimez, prouvez-le....


Suivez-nous sur FaceBook ici:
Suivez nous sur Facebook... 
Sommaire
 Vous avez un business ?