lundi 27 janvier 2020

70% des Juifs en France ont déjà vécu un acte antisémite, pour eux, voilà à quoi ça ressemble (Vidéo)


De la déportation à l'insulte gratuite, ils témoignent de l'antisémitisme qu'ils ont vécu personnellement ou que leur entourage proche a subi.......Détails & Vidéo........
Un chiffre important et nouveau. 70% des juifs français disent avoir déjà vécu des actes antisémites rapporte un sondage Ifop pour la Fondapol et l’American Jewish Committee (AJC) France publié il y a quelques jours. Ce dimanche, c’est le ministère de l’Intérieur qui faisait état d’une augmentation de 53% des actes antisémites en 2019 par rapport à 2018.
Alors qu’Emmanuel Macron inaugure ce lundi 27 janvier un nouveau mur des noms pour honorer les victimes de la Shoah et qu’Édouard Philippe se rendra à Auschwitz, ces Français nous racontent comment ils ont vécu l’antisémitisme.
Comme vous pouvez le voir dans notre vidéo, les actes antisémites ne prennent pas la même forme d’un témoignage à l’autre. 
Dans sa forme la plus institutionnalisée et ancienne, il s’est manifesté par le génocide juif du 20e siècle. La mère de Pierre Stambul, 69 ans en fut la seule rescapée de toute sa famille. 
Dans une autre, extrême également et plus actuelle, l’antisémitisme déclenche des attentats. Élodie et Anne-Sophie Sebban ont vécu de près ou de loin la tuerie de Toulouse en 2012 et celle de l’Hyper Casher en 2015.

À l’école, attentat et harcèlement

“Mes camarades et moi, nous nous sommes fait attaquer au sein même de notre école. Il [Mohammed Merah, ndrl] a causé cet attentat parce que nous étions juifs. Il nous a clairement ciblés pour ça”, raconte Élodie, 23 ans, étudiante en commerce à Paris. 
La jeune fille était en seconde au moment des faits “J’en ai encore les images en tête”, avoue-t-elle. 
Quelques années auparavant, dans le collège public qu’elle fréquentait avant d’entrer dans un établissement confessionnel elle explique avoir été la cible de harcèlement scolaire. “On m’insultait de ‘sale juive’ devant les autres élèves. On me frappait.” 
Elle n’a alors qu’une petite dizaine d’années.
Émile Ackermann est élève rabbin, parti étudier à New York où les tensions religieuses sont moins fortes. Pendant cinq ans à Paris, il a vécu l’antisémitisme à travers sa famille et ses amis. 
“Quand j’étais jeune, j’ai eu une rencontre qui s’est soldée par un “sale juif”. Mais ma soeur a été harcelée pendant ses études.” Cette violence verbale est exacerbée. 
Les deux tiers de ces 70% de juifs avouent avoir été victimes d’agression verbale. Le père d’Émile Ackermann, lui, a vécu une agression physique, comme 23% des sondés.

Un antisémitisme intégré

“Le plus choquant”, analyse Anne-Sophie Sebban, directrice adjointe de l’AJC Paris, “c’est quand ces violences sont intégrées et que la vie quotidienne s’adapte”. 
Certains amis de l’apprenti rabbin ne sortent plus leur kippa dans la rue. “Je cache mes bracelets aux symboles hébreux”, confie Élodie. Certains quartiers du nord de Paris, certains quartiers populaires de grandes villes sont contournés. On évite de prendre le métro tard le soir.
“Dans les rassemblements religieux, j’ai peur”, avoue la jeune rescapée de l’attentat de Toulouse.
Thierry E. n’apparait pas dans notre vidéo, il a peur des représailles. Il nous raconte que, depuis plusieurs années, il est harcelé continuellement là où il vit avec sa fille dans le 20e arrondissement de Paris. “On essaie de ne jamais sortir seul de l’appartement, pour être moins vulnérable”, témoigne-t-il. Il rapporte un quotidien pénible à vivre. 
“Des voisins nous épient. D’autres nous insultent. Certains nous font des crasses. Des connaissances d’un immeuble d’à côté nous ont expliqué que d’anciens juifs de la résidence avaient eux aussi subi ce type d’acharnement”, dit-il.
L’homme et sa fille aimeraient se rapprocher du 19e arrondissement et de sa communauté juive. Pour l’instant, les très faibles revenus de la famille les en empêchent. “En attendant l’enfer continue”, soupire-t-il.

“C’était un militant franco-israélien”

Pierre Stambul raconte pour sa part une autre expérience. Peu banale. Ce fils de déporté et membre de l’Union juive française pour la paix du faire face à la haine d’un juif sur un autre. 
“C’est troublant de se dire qu’en France, la seule fois de ma vie où je me fais attaquer en tant que juif, ce soit par un juif”, commence-t-il. 
Ce défenseur des droits des Palestiniens et opposant à l’expansion des colonies israéliennes a été la cible en 2015 du hacker franco-israélien Gregory Chelli alias Ulcan, du groupuscule radical “La Ligue de Défense juive”.
Régulièrement l’homme l’a menacé et insulté lors d’appels téléphoniques: “Sale juif, ton père se retournerait dans sa tombe”, entend alors par exemple Pierre Stambul. 
Le harcèlement atteint son paroxysme lorsqu’une fausse dénonciation débouche sur une violente intervention du RAID chez lui. 
Ce juif ashkénaze ancien professeur de mathématiques préfère parler de haine des juifs que d’antisémitisme pour qualifier les attaques d’aujourd’hui. 
Qui ne sont pas, selon lui, à dissocier de toutes les autres formes de racisme qui sévissent en 2020.


Source Huffingtonpost
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