L'engagement de la Suisse au Proche-Orient est un sujet de discussion. En mai, le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis a fait sensation avec une déclaration très critique sur l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens UNRWA. Un questionnement repris par plusieurs parlementaires.......Détails........
Ce jeudi, le Conseil des Etats (Chambre haute) examinera une interpellation de Daniel Jositsch. Le sénateur socialiste demande au gouvernement de clarifier les raisons et l'étendue de l'engagement de la Suisse en lien avec le conflit israélo-palestinien. Daniel Jositsch le confirme, le point de départ de l'interpellation découle d’une série d'articles de la Neue Zürcher Zeitung (NZZ) consacrés au financement suisse des organisations non gouvernementales (ONG) palestiniennes.
En juillet, le grand quotidien zurichois a publié une enquête détaillée sur l'engagement de la Suisse dans les Territoires palestiniens et en Israël, basée notamment sur une liste d'ONG fournie par le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) en vertu de la loi sur la transparence.
Engagement unilatéral ?
Selon le journal, la Suisse finance directement ou indirectement plus de 70 organisations et projets palestiniens. Avec le risque de financer des ONG qui prennent unilatéralement parti contre Israël ou expriment des opinions antisémites.
Dans la liste, trois noms sont cachés, afin de ne pas compromettre la sécurité des organisations ou parce que leur publication pourrait nuire «aux intérêts politiques de la Suisse » (comme le dit le DFAE à la NZZ).
La NZZ est revenue en septembre sur la question du financement des ONG palestiniennes.
Selon le quotidien, le DFAE soutient «presque exclusivement des organisations qui critiquent la politique israélienne - mais presque aucune qui blâme la situation des droits humains dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, dont la responsabilité incombe au Hamas et au Fatah.»
Le soutien indirect à des organisations qui soutiennent la campagne BDS pour le boycott d'Israël serait particulièrement problématique, même si le gouvernement a toujours déclaré que la Confédération n’a jamais soutenu aucune campagne appelant au boycott de produits israéliens.
Les chiffres et les évaluations présentés par la NZZ ont été remis en question, entre autres, par Swisspeace.
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La Suisse financerait en fait 25 ONG israéliennes et 33 palestiniennes. Roland Dittli, un collaborateur de la fondation, a répondu dans les colonnes de l'hebdomadaire Wochenzeitung (Woz) aux accusations d'unilatéralisme des ONG palestiniennes:
«Les listes contiennent certaines des plus grandes organisations palestiniennes de défense des droits humains, connues pour leurs critiques» envers les autorités de Judée Samarie et le gouvernement Hamas à Gaza.
Répondant à une question du parlementaire socialiste Carlo Sommaruga, le gouvernement a déclaré fin septembre:
«En 2017, la Suisse a apporté un soutien financier à 70 organisations non gouvernementales dans le Proche-Orient.
Font parties de ces dernières des ONG palestiniennes, israéliennes et de pays tiers.
Une attribution à l'une de ces catégories n'est pas toujours évidente et on peut se demander si elle est pertinente.»
Interventions parlementaires
Il n'en reste pas moins que l'engagement de la Suisse envers Israël et la Palestine fait l'objet d'une grande attention de la part du Parlement. Sept discours parlementaires sur le sujet ont été prononcés lors de la seule session de septembre de l'Assemblée fédérale.
Outre les questions de Daniel Jositsch, il convient de mentionner le postulat du conseiller national libéral-radical Hans-Ulrich Bigler qui demande un rapport sur le financement des ONG palestiniennes et israéliennes, sans oublier l'intervention du député de l’Union démocratique du centre (UDC / droite conservatrice) Maximilian Reimann, qui a demandé des clarifications sur les noms cachés de la liste du DFAE.
Le conseiller national UDC Christian Imark et le président du PDC Gerhard Pfister pointent, eux, l'Initiative de Genève, une proposition de paix lancée il y a quinze ans par Micheline Calmy-Rey, alors ministre suisse des Affaires étrangères, et qui continue de bénéficier du soutien financier de la Suisse.
En mai dernier, l'actuel ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis avait déclaré qu'«en soutenant l'UNRWA (l'organisation des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens), nous maintenons le conflit en vie» au Moyen-Orient, provoquant un grand émoi.
Par la suite, le Conseil fédéral a réitéré son soutien à l'URWA. Un soutien à nouveau pointé du doigt par la députée libérale-radicale Corina Eichenberger-Walther et le conseiller national UDC Erich von Siebenthal.
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