Regarder cette vidéo du New York Times, en français, qui raconte l'histoire de Klara, une femme belge de 92 ans. Il y a quelques mois, le réalisateur italien Matan Rochlitz l'a rencontrée chez elle à Tel Aviv et lui a demandé de se replonger dans ses terribles souvenirs.....Détails et Vidéo.........
Leur but, c'était de nous anéantir
"Au début, les Allemands n'étaient pas agressifs avec les Juifs. Ils avaient leurs mains dans un gant de velours. Mais quand ils retiraient leurs gants, c'était des criminels", confie la vieille dame.
"Leur but, c'était de nous anéantir." Klara avait à peine 20 ans quand elle a été arrêtée par des officiers nazis et emmenée dans le camp de regroupement de Malines avec son mari, Philippe, et son père, Chaskel.
On allait vers la mort
Klara et sa famille se sont ensuite retrouvés dans un train qui devait les emmener à Auschwitz.
"On comprenait qu'on allait vers la mort. Alors, on a décidé de sauter du train. Le train passait par la Belgique, l'Allemagne puis la Pologne. Il fallait sauter en Belgique."
Avant de partir, le père de Klara était tombé malade. Dans le train, il était inconscient. Et tandis que son mari insistait pour sauter, Klara se sentait coupable d'abandonner son père dans de telles conditions. Elle ne pouvait pas le laisser.
Je saute, maintenant
"Je me rappelle que je me suis endormie. Je me suis réveillée brutalement et j'ai dit à mon mari: Philippe, je saute, maintenant, parce que si je réfléchis encore une minute, je ne vais plus sauter."
Glissée entre deux wagons, Klara a attendu un moment, en évitant les tirs des nazis, puis elle a sauté du train en marche, en protégeant sa tête. "Et j'ai laissé mon père. Et c'est un grand chagrin pour moi."
Un grand Bonheur
Philippe a sauté juste après elle. "Je me rappelle que je voyais le train partir. Je pleurais et je disais: Philippe, où es-tu? Et j'ai ouvert les yeux et puis de loin, j'ai vu Philippe qui arrivait... C'était un grand bonheur, un très grand bonheur d'être en vie. Et on est là. On est chez nous à la maison."
La vidéo montre ensuite Klara et Philippe, qui sont toujours ensemble aujourd'hui.
J'ai un message pour vous
"Vous savez ce qui m'est arrivé à l'avenue Dizengoff?", demande la nonagénaire.
En 1962, lors d'une visite en Israël, elle se promenait dans la rue avec son mari quand une femme lui a tapé sur l'épaule. "Clairette? Je vous cherche depuis vingt ans. J'ai un message pour vous", lui a-t-elle dit. Cette femme, d'origine néerlandaise, se trouvait avec le père de Klara dans le train.
Quand il a ouvert les yeux et appris que sa fille avait sauté du train, il aurait répondu: "Si tu rencontres un jour ma fille, dis-lui que je suis le père le plus heureux du monde." Il est mort dans le wagon, avant d'arriver au camp de concentration.
Entre 1942 et 1944, plus de 25.000 Juifs de Belgique ont été déportés de Malines à Auschwitz.
Parmi eux, 1.395 ont survécu. Après avoir sauté du train, Klara et Philippe ont pu se cacher chez des Belges jusqu'à la fin de la guerre. "Je vais vous dire aussi que je suis un peu fatiguée. C'est une fatigue psychique.
J'aime la vie, je cherche des nouveautés dans la vie, mais c'est trop tard. C'est fini. On a vécu."
Source 7 Sur 7
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