Le 24 mars de l'année dernière, une vidéo a été diffusée montrant le soldat Elor Azaria tuant un terroriste palestinien qui venait de commettre une attaque. En quelques heures, avant que l'enquête soit menée, le ministre de la défense Moshé Yaalon a fait la déclaration suivante : "cet incident est très grave et s'oppose absolument aux valeurs de Tsahal et de son éthique de guerre.....
....Nous ne pouvons permettre, même quand notre sang est en ébullition, une telle perte de contrôle. Cet incident sera traité avec la plus grande sévérité. Il est de notre obligation morale de préserver l'image humaine."
Ce sont précisément ces remarques, et d'autres, que le tribunal militaire a déterminé qu'elles ne devaient pas avoir été dites. Dans les articles 85 et 86 de la décision d'aujourd'hui, les juges ont écrit :
"Très peu de temps après l'incident, le ministre de la défense de l'époque, le chef d'état-major et le porte-parole de Tsahal ont fait des remarques qui incluaient des opinions fortes concernant l'action d'Azaria et la tache éthique qu'elle laissait.
L'enquête de la police militaire sur l'incident venait tout juste de commencer et il ne fait aucun doute que les hauts échelons militaires sont autorisés et parfois obligés d'exprimer leurs positions immédiates et claires sur des questions inscrites à l'ordre du jour public.
Toutefois, en ce qui concerne les incidents faisant l'objet d'une enquête criminelle, il convient d'attendre que le tableau factuel soit clair et, si il est nécessaire de faire de telles remarques à un stade aussi précoce, elles devraient être modérées et qualifiées en ce qui concerne les résultats de l'enquête…"
"Ce genre de remarques ont un impact important sur l'opinion publique et la confiance du public dans les autorités judiciaires.
Le respect du principe de la séparation des pouvoirs exige une certaine retenue et une grande prudence dans les remarques faites sur des questions traitées devant les tribunaux, et la violation de cette obligation est susceptible de porter un grand préjudice aux principes sur lesquels se fonde la démocratie d'Israël."
"Il est clair, en tant que tel, que la qualification de l'action (d'Azaria) comme s'opposant aux valeurs de Tsahal avant la fin de l'enquête était susceptible de lui nuire. Nous estimons que cette question justifie une certaine considération dans la détermination de la peine…"
La famille d'Elor Azaria a rapidement protesté contre les remarques de Yaalon le jour de l'incident et après, disant qu'il "faisait campagne pour condamner notre fils, aux frais de notre fils."
Le ministre Naftali Bennett, chef du parti Bayit Yéhoudi, a critiqué Yaalon à l'époque, ainsi que des remarques semblables, mais moins fortes, faites par le premier ministre Netanyahou, qu'il a ensuite atténuées : "les dirigeants politiques, y compris Netanyahou et Yaalon, ont tous sauté pour condamner le soldat avant même l'ouverture de l'enquête de Tsahal. Il n'est pas possible qu'une vidéo de Betselem, qui donne seulement une partie de la scène, fait que tout le monde danse sur ses paroles."
D'autre part, le député Benny Begin (Likoud) avait défendu Yaalon à l'époque, disant, en contraste flagrant avec la cour militaire, que Yaalon avait rendu un grand service au public : "les citoyens devraient entendre clairement les limites de l'utilisation du pouvoir. Moshé Yaalon est un des principaux dirigeants du Likoud… Lui nuire est comme nuire au Likoud."
Source Juif.Org
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