Donald Trump a pour la première fois condamné publiquement mardi une série d'incidents antisémites aux États-Unis, au lendemain de menaces visant plusieurs centres communautaires juifs, qui ont dû être évacués. Onze de ces centres, dont ceux de Houston, de Chicago et de Milwaukee, ont fait l'objet de fausses alertes à la bombe, selon le directeur de l'association qui les regroupe, David Posner......
Quelque 170 tombes d'un cimetière juif ont également été vandalisées à Saint Louis, dans le Missouri.
« Les menaces antisémites à l'encontre de la communauté juive et de centres communautaires sont odieuses, douloureuses et rappellent tristement le travail qui reste à accomplir pour éradiquer la haine, les préjugés et le mal », a déclaré Donald Trump lors d'une visite au Musée national de l'histoire et de la culture afro-américaine, à Washington.
Cette visite, a ajouté le président américain, montre « à quel point il faut lutter contre le sectarisme, l'intolérance et la haine sous toutes ses formes les plus laides ».
Ces commentaires marquent un changement de ton de la part de Donald Trump, qui s'était refusé à condamner explicitement les menaces antisémites la semaine dernière. Il avait parlé de manière plus générale en disant vouloir réduire les divisions aux États-Unis.
Lors d'une conférence de presse, le chef de la Maison-Blanche s'était énervé contre les questions d'un journaliste d'un magazine juif lui demandant comment le gouvernement comptait « s'occuper » de cette hausse des menaces antisémites.
Il avait dénoncé une question « très injurieuse », semblant croire que le journaliste l'accusait d'antisémitisme.
« Premièrement, je suis la personne la moins antisémite que vous ayez jamais vue de toute votre vie », avait-il répondu au reporter. Donald Trump a souvent souligné que l'une de ses filles s'est convertie au judaïsme, qu'il a des petits-enfants juifs et qu'il emploie de nombreux juifs dans ses entreprises.
Sa fille Ivanka, qui pratique un judaïsme orthodoxe, a répondu lundi sur Twitter à la dernière vague de fausses alertes visant des centres juifs en écrivant: « L'Amérique est un pays construit sur le principe de la tolérance religieuse. »
« Un pansement sur un cancer »
Les attaques répétées du futur président américain contre les musulmans ou les immigrés mexicains pendant la campagne électorale de 2016 ont reçu un accueil enthousiaste de la part des groupes suprémacistes blancs qui embrassent des idées antisémites, islamophobes et anti-Noirs.
Donald Trump a désavoué leur soutien. L'un de ses principaux conseillers, son stratège en chef, Steve Bannon, est un ancien animateur de Breitbart News, un site Internet très apprécié par l'extrême droite américaine.
Le Centre Anne Frank pour le respect mutuel, un groupe établi à New York qui a critiqué à plusieurs reprises l'administration Trump à propos de l'antisémitisme, a jugé que les propos tenus mardi par le président venaient trop tard.
« Cette reconnaissance soudaine du président est un pansement sur le cancer de l'antisémitisme qui a infecté sa propre administration », a jugé le directeur exécutif du groupe, Steven Goldstein, dans un communiqué.
Sean Spicer, le porte-parole de la Maison-Blanche, a répondu qu'il aurait préféré que le groupe « salue l'exemple montré par le président dans ce domaine ».
« J'espère qu'avec le temps, ils reconnaîtront son engagement en faveur des droits civiques », a-t-il ajouté.
Plusieurs organisations juives ont reproché le mois dernier à la Maison-Blanche de ne pas avoir employé le mot « juif » dans un communiqué marquant la Journée de la mémoire de l'Holocauste. L'extermination des Juifs était l'un des objectifs affichés par les nazis.
La présidence a rétorqué que cette omission était délibérée, les nazis ayant également tué des personnes qui n'étaient pas juives.
Source Radio Canada
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