Un silence religieux s’installe dès qu’elle commence son récit. « Nous nous sommes promis au camp de Bergen-Belsen que celles qui survivraient, témoigneraient pour que jamais cela ne se reproduise », se rappelle Isabelle Choko, 88 ans......
Ce mardi, cette rescapée de la Shoah a une nouvelle fois tenu son engagement en rencontrant les troisièmes du collège Stendhal de Fosses. Fin mars, une quarantaine d’entre eux se confrontera au camp d’Auschwitz-Birkenau lors d’un voyage en Allemagne et en Pologne.
« Ce que vous allez voir ressemble aujourd’hui à un décor de théâtre. Il faut vous imaginer les familles débarquées sur les quais, les cris, les soldats, la peur », raconte l’ancienne déportée.
Isabelle Choko, alors Izabela Sztrauch, a 11 ans lorsque les nazis envahissent sa Pologne natale et la ville de Lodz où elle vit avec ses parents, des pharmaciens juifs. Son enfance heureuse bascule alors dans l’horreur. « On nous fait porter deux étoiles jaunes, l’une devant et l’autre derrière, pour que l’on puisse reconnaître un Juif même de dos », explique-t-elle. Et les événements dramatiques s’enchaînent.
En 1940, sa famille, comme des dizaines de milliers de juifs, est parquée dans un ghetto. Faute de médicaments, son père y meurt en 1942. En 1944, le ghetto est liquidé et ses habitants déportés.
Isabelle et sa mère transitent par Auschwitz avant d’être transférées dans un camp de travail forcé, puis au camp de concentration Bergen-Belsen. « Quand nous sommes arrivées, il n’y avait plus d’eau, ni nourriture. L’endroit était infesté de poux qui transmettaient le typhus », raconte-t-elle.
Malade, sa mère décède à ses côtés un mois avant la libération par les Britanniques.
Isabelle ne pèse alors plus que 25 kg. « Vous m’impressionnez d’avoir le courage de témoigner », lance un collégien au moment des questions. « Si je vous raconte tout ça, c’est pour que vous reteniez quelque chose, conclut-elle. C’est que votre vie doit être remplie, remplie d’amour.
Je souhaite que vous vous battiez pour être heureux et pour que ceux autour de vous le soient. Les extrémistes de toutes parts, eux, ne sèment que la mort ».
Isabelle Choko a raconté son histoire : « La jeune fille aux yeux bleus ». Éditions Le Manuscrit. 25.90 €
Source Le Parisien
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