Si Marine Le Pen s'emploie depuis des années à redorer le blason de son parti, elle reste entourée de personnages très controversés. Dédiabolisé mais pas banalisé. Marine Le Pen a, certes, ripoliné l'image de sa formation politique, adouci — sur le plan sémantique — son discours, mais elle reste fidèle à ses amitiés de jeunesse....
Pas question donc pour cette campagne de se passer des services de Frédéric Chatillon, l'ancien patron du GUD (syndicat étudiant d'extrême droite), qu'elle a rencontré sur les bancs de l'université, à Assas, dans les années 1990.
Il est mis en examen depuis janvier 2015 dans le cadre de l'affaire sur le financement du FN, et son entreprise Riwal, le prestataire du Front, n'a plus le droit de travailler pour le parti.
Mais cela ne l'a pas empêché de reprendre du service pour la présidentielle 2017.
Et au FN, on assume totalement sa présence. « Chatillon est l'un des hommes clé de la campagne. Riwal n'a plus le droit de travailler pour nous, mais lui, si », affirme ainsi, catégorique, un cadre.
« Je le croise régulièrement au QG », renchérit un autre, tout en restant très elliptique sur son rôle précis dans la campagne...
Leurs ennuis judiciaires ne chagrinent pas le FN
Frédéric Chatillon est de tous les meetings de la candidate, s'affairant en régie. Sa société e-Politic est le sous-traitant du FN pour les activités numériques de la campagne.
En septembre dernier, lors des Estivales du parti à Fréjus, il s'était même laissé aller, une fois n'est pas coutume, aux confidences auprès des journalistes en s'interrogeant sur le rôle qu'il allait jouer par la suite : « Nous en discutons avec Marine Le Pen, mais comme j'habite à Rome, il faut que j'évalue l'impact sur ma vie », confiait-il à l'époque.
Depuis, l'idée a manifestement fait son chemin. « C'est un rouage essentiel de la campagne, parce que c'est un très bon professionnel. Mais il ne joue aucun rôle politique auprès de Marine Le Pen », décrypte un fin connaisseur du parti frontiste.
Certains toutefois, comme Gilbert Collard ou Louis Aliot, prennent leurs distances avec lui. Interpellés il y a une dizaine de jours par la Confédération des juifs de France et des Amis d'Israël sur la présence de ce pro-palestinien, proche d'Alain Soral, dans l'entourage de Marine Le Pen, les deux hommes s'en sont désolidarisés : « Je ne le connais pas, mais j'ai dit que si des gens posaient problème, il fallait résoudre le problème », précise Gilbert Collard.
Frédéric Chatillon n'est cependant pas le seul dans le viseur de la justice. Axel Loustau, ancien du GUD, également mis en examen dans l'affaire Jeanne (le microparti de Marine Le Pen dont il était le trésorier), est un des... trésoriers de la campagne. Ses ennuis judiciaires, comme ceux de Chatillon, ne posent toutefois aucun problème au FN.
« Je ne vois pas pourquoi ils ne prendraient pas part à la campagne. L'affaire du financement, c'est uniquement de l'acharnement judiciaire », balaie un proche de la candidate, paraphrasant la ligne de défense de Marine Le Pen.
Sa chef de cabinet mise en examen
Après avoir passé la journée en garde à vue mercredi, Catherine Griset, la chef de cabinet de Marine Le Pen, a été mise en examen pour recel d'abus de confiance dans l'enquête sur des soupçons d'emplois fictifs au Parlement européen.
La garde à vue de Thierry Ligier, le garde du corps de la candidate, elle, a été levée sans qu'il soit présenté à un magistrat instructeur. Marine Le Pen dénonce une « cabale de la justice » et a estimé, mercredi soir sur TF 1, que « la justice ne doit pas perturber l'élection présidentielle ».
Une enquête est en cours pour déterminer si le parti d'extrême droite a mis en place un système pour que le Parlement européen prenne en charge, via des contrats d'assistants parlementaires, des salaires de cadres ou d'employés du mouvement en France.
Source Le Parisien
Suivez-nous sur FaceBook ici: