Les chiffres du commerce extérieur d’Israël pour 2016 ne sont pas très encourageants : le déficit commercial a été le plus élevé depuis 2012, selon l’Institut de la Statistique à Jérusalem. En 2016, la balance des marchandises (exportations moins importations) a été déficitaire de 50 milliards de shekels (12 milliards d’euros), contre un déficit de « seulement » 30 milliards de shekels en 2015. Comment expliquer une dégradation si forte et si rapide du commerce extérieur d’Israël ? ......
Certes, les importations ont augmenté de 4,8% alors que les exportations ont perdu 4,1%. Mais cette explication mathématique cache les véritables raisons de déficit commercial d’Israël en 2016.
LA FAUTE À INTEL
Les chiffres officiels indiquent que les exportations de produits de haute technologie ont reculé de 7,1% en 2016 par rapport à leur niveau de 2015. On sait que les exportations de high tech israélien sont, en grande partie, réalisées par une seule et unique entreprise : Intel.
Les cinq sites d’Intel en Israël réalisent 20% des exportations israéliennes de high tech.
Or, l’usine principale d’Intel, installée à Kiriat Gat, a tourné au ralenti en raison de travaux de modernisation (qui permettront la création d’une nouvelle ligne de production pour la fabrication la 7e génération de microprocesseurs), d’où la baisse des exportations.
LA FAUTE AUX CONSOMMATEURS
En 2016, l’Israélien a poursuivi sa « course à la consommation » : la consommation des ménages a encore augmenté de 6,1%, après une hausse de 4,3% en 2015.
Or, une grande partie des biens de consommation courante est importée de l’étranger. En 2016, les importations de produits de consommation ont fait un bond de 11%, ce qui explique largement la progression des importations totales du pays.
LA FAUTE AUX INVESTISSEURS
Les investissements en capital fixe sont repartis à la hausse en 2016 : ils ont fait un bond de 11%, ce qui leur a permis de rattraper leur retard de 2015, année de stagnation des investissements (+ 0,1%).
On ne se plaindra pas que les entreprises israéliennes aient repris leurs investissements pour innover et s’agrandir. Or, une partie des biens d’investissement est importée de l’étranger : en 2016, les importations de produits d’investissement (machines, véhicules, etc.) ont fait un bond de 33,8%.
LA FAUTE AUX BATEAUX ET AVIONS
Un poste de la balance commerciale d’Israël reste mystérieux : les « importations de bateaux et avions ». Le détail de ce poste commercial est sans doute placé sous le sceau du secret militaire.
Toujours est-il qu’en 2016, les importations de bateaux et avions ont fait un bond exceptionnel de 146,5% par rapport à 2015.
LA FAUTE AUX DEVISES
L’Institut de la Statistique fait remarquer justement que l’évolution du commerce de bien en 2016 a été affectée par les changements du taux du shekel par rapport à la plupart des devises.
C’est ainsi qu’en 2016, le shekel s’est renforcé de 1,2% par rapport au dollar américain, de 1,5% par rapport à l’euro, de 14,1% par rapport au sterling, de 5,1% par rapport au dollar canadien et de 3,1% par rapport au franc suisse. Un renforcement du shekel défavorise les exportations israéliennes qui deviennent plus chères à l’étranger, mais favorise les importations qui deviennent moins abordables.
Jacques Bendelac (Jérusalem)
Source Israel Valley
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