lundi 8 février 2016

Déficit et Dette 2016 : Israël rétablit ses finances publiques




La dette publique d’Israël est tombée à 64,9% du PIB en 2015, son plus bas niveau historique; l’agence S&P confirme la note de crédit d’Israël à A+. Standard & Poor’s, l’une des trois principales agences mondiales de notation financière et économique, vient de confirmer la note « A+ » pour l’économie israélienne qui bénéfice d’une « perspective stable »...Analyse...



Les experts de S&P se félicitent de constater qu’ « avec un PIB par habitant à environ $ 37.000 en 2015, l’économie est prospère et bien diversifiée, avec des secteurs industriels et des services à forte valeur ajoutée ».
En d’autres termes, Israël n’a pas besoin d’un “contre-choc fiscal”, comme le réclame pour la France un candidat à la prochaine présidentielle. Israël est parvenu, en peu de temps, à maîtriser ses déficits : pour la première fois de l’histoire de l’économie d’Israël, le taux dette/PIB est descendu en dessous de 65% à la fin de l’année dernière.
La part de la dette publique dans le PIB est un des indicateurs principaux de la stabilité financière d’un pays ; ce rapport revêt aussi une grande importance dans la décision des sociétés de cotation au moment de fixer la note de crédit d’un pays.


RECORD MONDIAL


2016 démarre donc sur de bonnes bases pour les finances publiques d’Israël : le déficit budgétaire s’est réduit et la dette publique a encore reculé. « Un résultat formidable pour l’économie d’Israël » : les experts du ministère des Finances à Jérusalem ne tarissent pas d’éloge après la baisse du taux d’endettement réalisée par Israël à la fin de 2015.
Au cours de la dernière année, le taux dette/PIB a baissé de 1,8 point pour s’établir à 64,9%. Un taux historiquement bas pour Israël.
Entre 2008 et 2015, le taux d’endettement d’Israël a donc diminué de 8 points. C’est le seul pays occidental qui ait réussi à abaisser le taux de sa dette publique de façon si forte et si rapide.
Parmi les pays occidentaux, seule la Suisse a réussi à abaisser sa dette au cours des sept dernières années, mais de 2,5 points seulement.
Dans les autres pays occidentaux au contraire, le taux d’endettement a augmenté durant les sept dernières années : en moyenne, il a augmenté de 26 points dans les vingt pays du groupe des pays développés (G20). Désormais, la dette tourne autour de 100% du PIB dans des pays occidentaux comme la France ou les Etats-Unis.


FACTEURS CONJONCTURELS


À l’origine de la baisse du taux d’endettement d’Israël : le déficit public qui a été rabaissé à 2,1% du PIB en 2015 (contre 2,8% en 2014). En fait, l’État a été obligé de réduire ses dépenses civiles jusqu’au vote de son budget en novembre dernier, avec onze mois de retard.
Sans compter aussi que les recettes fiscales de 2015 ont dépassé les prévisions de 6 milliards de shekels (1,4 milliard d’euros), notamment en raison de la multiplication des transactions dans le secteur immobilier.
Mais d’autres facteurs conjoncturels ont tiré la dette publique à la baisse : la déflation (la moitié de la dette est indexée sur les prix à la consommation), les taux d’intérêt bas et la baisse de l’euro face au shekel.
La poursuite de la baisse du taux de la dette devrait réduire le coût de son financement qui s’est monté à 34 milliards de shekels dans le budget 2015 ; cette économie représenterait autant de fonds qui pourraient être affectés aux dépenses courantes des administrations civiles de l’État.


Jacques Bendelac (Jérusalem)


Source Israel Valley