jeudi 2 avril 2015

Un avocat belge défendra la cause palestinienne auprès de la Cour penale internationale

 
Georges-Henri Beauthier fait partie du collectif d'avocats qui s'apprête à introduire auprès de la Cour pénale internationale (CPI) les premières plaintes de Palestiniens contre Israël. La Palestine est devenue formellement mercredi le 123e membre de la CPI, ce qui l'autorise à poursuivre les dirigeants israéliens pour crimes de guerre ou crimes liés à " l'occupation "...Details...
 

Georges-Henri Beauthier, ainsi que les avocats français William Bourdon et jordanien Khaled Al Shouli, porteront à l'attention de la procureur de la CPI, Fatou Bensouda, une trentaine de dossiers relatifs à des crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés commis par l'armée israélienne durant l'opération "Bordure protectrice", en juillet et août 2014. Le collectif d'avocats a été mandaté par 27 victimes de la destruction d'habitations civiles et d'un hôpital en territoire palestinien. La note qui sera communiquée mercredi à Mme Bensouda reprend leur témoignage.
Sur cette base, la procureur décidera ensuite d'ouvrir ou non une enquête. Les plaignants demandent la poursuite des dirigeants israéliens alors en charge de l'opération militaire dont Benyamin Netanyahou, Premier ministre, Moshé Yaalon, ministre de la Défense, Yval Steinitz, ministre des Renseignements, et Benny Gantz, chef d'état major.
Justifiant l'initiative, Me Beauthier déplore des pressions pour que des dirigeants ne soient pas mis en cause. "Le but est de donner à la procureur la preuve de ce que les Palestiniens ont vécu. Nous n'avons pas envie qu'on nous dise qu'il n'y a pas de victimes."
La procédure devrait s'étendre sur deux ou trois ans "dans le meilleur des cas", estime Me Beauthier. "Nous avons dit à nos clients que cela prendrait du temps", mais il est question aussi "d'amorcer la pompe" afin que d'autres avocats déposent des dossiers, explique l'avocat. "Il s'agit de montrer qu'il y a bien des gens dans la société qui veulent que ça bouge et que les victimes ne sont pas seules."
Me Beauthier affirme que le collectif est déjà en possession de 92 dossiers complets. Mais au total, ce ne sont pas moins de 300 qui pourraient être communiqués à la CPI. "Cela prend du temps de constituer un dossier, car nous devons récupérer différentes pièces" comme des photos, des signatures ou des documents qui doivent ensuite être traduites. "Nous ne pouvons obtenir tout ça que grâce notamment à des médecins qui ont décidé de témoigner", en transmettant par exemple des photos de l'hôpital Shuhadaa Al Aqsa, attaqué le 21 juillet 2014.
L'avocat belge a été mandaté par les victimes, car il s'est spécialisé en droit humanitaire, et a défendu ces dernières années plusieurs associations musulmanes en Belgique. En 2009, il s'était également joint à une procédure similaire auprès de la Cour pénale internationale, qui s'était cependant déclarée incompétente.
 

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