Selon Ynet et le Ministère israélien du Tourisme, le budget du fonds de financement du marketing international de la destination touristique Israël va doubler. Ainsi le budget 2015 passera a 10 millions de shekels (2.2 millions d’euros) afin de relancer le tourisme après un été difficile (chute de 36% du tourisme) du a la guerre avec Gaza...
Ainsi une des cibles du Ministère israélien du Tourisme est la population chrétienne qui représente 58% des touristes en Israël (25% juifs, 1% musulmans). Sur les 3,5 millions de touristes en 2013, 650 000 viennent des Etats-Unis et 350 000 de Russie le marché francophone étant en 3ème position. 61% de ces touristes viennent pour la 1ere fois en Israël et 39% retournent en vacances en Israël (essentiellement la diaspora juive pour 82%). Plus de 41% ont entre 25 et 44 ans et 22% ont 55 ans et plus.
En août dernier, seulement 182 000 touristes ont passé leurs vacances en Israël, soit une chute de 36% : les Israéliens ont remplacé les étrangers. Le tourisme est le premier secteur à réagir à l’instabilité géopolitique et aux guerres. C’est aussi une filière économique qui se remet lentement d’un ralentissement de son activité ; le touriste étranger change rapidement de destination, et seuls les Israéliens peuvent encore sauver le tourisme local de la crise. C’est pourquoi, dès la fin de la guerre à Gaza, les Israéliens ont été incité à prendre des vacances dans le Sud du pays. En revanche, le réchauffement sur le Golan fait fuir le touriste.
UN ÉTÉ NOIR
La fuite des touristes étrangers a été une des conséquences immédiates du conflit militaire avec la bande de Gaza. Dans le Sud du pays, l’hôtellerie a été quasiment désertée, alors que dans le centre du pays, Jérusalem compris, le taux de remplissage est tombé de moitié par rapport à un période estivale ordinaire.
Les chiffres officiels du tourisme publiés hier confirment le pessimisme des professionnels du tourisme : en août dernier, 182.000 touristes étrangers sont arrivés en Israël, soit 36% de moins qu’en août 2013. Il faut remonter à février 2009, pour trouver un chiffre plus faible : seulement 152.000 touristes avaient visité Israël en raison de l’opération Plomb Durci à Gaza.
L’été aura donc été raté pour le tourisme étranger en Israël : en juillet-août, 399.600 étrangers ont visité Israël, soit une chute de 31% par rapport à l’été 2013.
VACANCES « BLEU-BLANC »
Dès la fin du conflit, le ministère israélien du tourisme a lancé une grande campagne médiatique dont le slogan était « précisément maintenant des vacances en Israël » ; l’objectif était d’inciter l’Israël à passer ses vacances dans son pays au lieu de les passer à l’étranger. Un site internet (DavkaIsrael) a été spécialement créé pour recenser les différentes opportunités de vacances en Israël : hôtels, campings, attractions, Tsimer ou chambres d’hôtes, etc.
Selon les hôteliers israéliens, la campagne semble avoir porté ses fruits, notamment dans le Sud du pays. À Ashkelon comme à Ashdod, les hôtels indiquent un taux de remplissage proche des 100% durant les week-ends de septembre. Un même engouement des Israéliens pour le sud du pays, victime de la guerre, se prolongera sans doute aussi durant le long week-end du nouvel An juif, du 24 au 27 septembre.
TENSIONS DANS LE NORD
En revanche, le regain de tension sur le Golan, le long de la frontière israélo-syrienne, fait déjà fuir le touriste israélien. Les hôteliers craignent que le prolongement des tirs en territoire israélien ne remette en cause la saison des fêtes juives de la rentrée qui démarrent à la fin septembre et se poursuivent jusqu’à la mi-octobre.
De nombreux patrons de chambres d’hôtes et villages de vacances enregistrent déjà des annulations de vacanciers israéliens. Les plus touchés sont les kibboutz et mochav de la région dont une grande partie de l’activité économique repose sur le tourisme, comme Ortal, Marom-Golan ou Neve-Ativ.
Jacques Bendelac (Jérusalem)
Source Israel Valley