Le député polonais Slawomir Kopycinski réclame l’interruption des travaux de la commission de régulation chargée de veiller à la restitution des biens juifs spoliés pendant la Seconde Guerre mondiale. Cette commission, créée en 1997, a pour mission de rendre ces biens, volés par le gouvernement communiste polonais, aux héritiers de leurs propriétaires légaux...
Kopycinski, candidat du parti Europa plus aux élections européennes, a contesté, lors d’une conférence de presse, la légitimité de ces restitutions, estimant qu’elles satisfaisaient un "caprice de quelques inconnus". Il a en outre accusé la commission de pratiquer "le quatrième partage de la Pologne".
L’appel du député polonais a suscité la réaction indignée du président de l’Union des Communautés juives religieuses de Pologne, Piotr Kadlcik, qui a qualifié les propos de Kopycinski de "répugnants".
Et de souligner : « Chaque cas est étudié et vérifié et on pourrait difficilement parler de "division de la Pologne" étant donné que la communauté juive n’a rien d’un envahisseur étranger. Il s’agit de citoyens de la République de Pologne qui ont les mêmes droits et les mêmes responsabilités que tous les autres ».
Les dirigeants de l’American Jewish Committee (AJC), qui défend les droits des Juifs vivant en dehors des Etats-Unis, ont également dénoncé les allégations du député polonais. Ils ont notamment déclaré que ses déclarations étaient mensongères et coupées de la réalité.
Le rabbin Andrew Baker, directeur international du comité juif américain, a précisé que le processus des restitutions avait été " lent et incomplet". Et d’estimer que l’intervention de Slawomir Kopycinski n’avait rien de fortuit : il pense qu’elle a été planifiée en prévision des élections européennes où le député polonais est candidat.
Claire Dana-Picard
Source Chiourim