Des députés israéliens du parti travailliste (gauche) et du Likoud (droite) se sont associés pour présenter une nouvelle proposition de loi devant le parlement (Knesset), qui autoriserait les Juifs à prier sur le Mont du Temple à Jérusalem, selon le site d'informations Ynet. Si cette loi est adoptée, ce sera la première fois depuis la destruction du Second Temple, il y a 2000 ans, que les fidèles juifs pourront y prier...
La proposition des députés Miri Regev (Likoud) et Hilik Bar (parti travailliste) vise à étendre la liberté de culte sur le Mont du Temple, telle qu’elle est appliquée sur le caveau des Patriarches à Hébron, où Juifs et Musulmans partagent le lieu saint.
En ce qui concerne le Mont du temple, les non-musulmans peuvent s'y rendre mais ne sont pas autorisés à y prier. Toutefois, des Juifs nationalistes religieux, qui réclament le droit d’exercer leur culte, tentent souvent d'y pénétrer. Au pied de l’esplanade se situe le mur des Lamentations.
Régulièrement, des heurts entre fidèles musulmans et forces de sécurité éclatent sur l'esplanade, que les Musulmans appellent le "Noble sanctuaire" et les Juifs "Mont du Temple", un lieu sacré pour l'islam comme pour le judaïsme.
"Je crois fermement que les troubles sur le Mont du Temple causés par les Musulmans devraient conduire à sa fermeture pour les Arabes" a expliqué Miri Regev, citée par Ynet.
Après la victoire israélienne au terme de la guerre des Six Jours en 1967, Israël prend le contrôle de Jérusalem-Est et du Mont du temple, administrés par le Waqf, l'autorité religieuse musulmane sous la souveraineté de la Jordanie. Le gouvernement israélien conclut par la suite un accord avec Amman, qui le maintient comme administrateur des lieux de cultes.
"Une égalité totale sur le Mont du Temple"
Devant l’aspect sensible de la proposition, et les problèmes qu’elle pourrait causer au sein de la population palestinienne, le Premier ministre Benyamin Netanyahou devrait œuvrer pour empêcher l’adoption de la loi.
Dans un tel cas de figure, la députée Miri Regev, qui dirige la commission des Affaires internes de la Knesset, a annoncé qu’elle se tournera vers la Cour suprême pour arbitrer la question.
"Le Premier ministre n'est pas le seul à décider sur la question, et si la proposition ne passe pas, je solliciterai la Cour suprême avec une pétition pour que les Juifs soient autorisés à prier avec le talit (châle de prière) et les téfilines (phylactères) sur le Mont du Temple", a-t-elle déclaré.
Pour la députée du Likoud, "il n'y a aucune raison d'empêcher les Juifs de prier dans le lieu le plus saint du monde".
Le défenseur du projet de loi pour le parti travailliste, Hilik Bar, a déclaré samedi qu'il était fier de promouvoir le projet de loi en tant que représentant de la gauche.
"Je crois qu’une égalité totale sur le Mont du Temple permettra aux Juifs et aux Arabes de vivre côte à côte. J’ai insisté pour que le Waqf (l'autorité qui gère les lieux saints musulmans à Jérusalem) ne pas soit lésé, mais les Musulmans doivent comprendre que nous avons aussi le droit d'y prier", a décaré Bar, cité par Ynet.
Afin de diminuer les tensions sur le Mont du Temple, le projet de loi stipule qu'"aucune manifestation, protestation ou incitation qui perturbe la paix ne sera tolérée". Le projet prévoit notamment que toute personne ou autorité qui empêche un fidèle de prier sur le Mont du Temple sera passible d’une amende de 50,000 shekels (10.000 euros).
Source I24News