Trois semaines avant Noël, l'église de la Nativité s'est recouverte d'échafaudages et de bâches dans le cadre d'un ambitieux projet de l'Autorité palestinienne et de plusieurs autres pays européens pour rénover cette église, un des plus hauts lieux du christianisme, rapporte le quotidien israélien Haaretz. Quelque 17 millions d'euros vont etre mobilisés pour rénover cette église construite sur le lieu de naissance de Jésus Christ selon la tradition chrétienne et visité par environ deux millions de touristes par an. Cette rénovation est censée durer plusieurs années, selon Ziad al-Bandak, le conseiller aux affaires chrétiennes du président de l'Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas.
"Ceci est le premier projet de restauration complète de l'église depuis sa construction au IVème siècle", a-t-il déclaré.
Ayant survécu aux ravages du temps depuis si longtemps, le toit, les piliers et la mosaïque ont désespérément besoin de rénovation. "L'infiltration de la pluie a causé des dégâts à des pans entiers du bâtiment, ce qui nous a mené à prendre en main rapidement la réparation des dommages", a ajouté Bandak.
La première phase de la restauration estimée a environ 2 millions d'euros, sera pris en charge pour moitié par un fond privé et des donateurs palestiniens. Le reste sera financé par des pays tels que la Hongrie, la France, la Russie, le Vatican et la Grèce.
L'église-forteresse a été construite à l'origine en l'an 399 sur une cave considérée par la tradition chrétienne comme le lieu de naissance de Jésus Christ, et fut reconstruite après un incendie au VIème siècle. En avril 2002, l'église se trouva au centre de l'attention médiatique israélienne quand 220 Palestiniens, parmi lesquels des douzaines d'hommes armés, y ont pris refuge après un siège de cinq semaines de l'armée israélienne.
La condition du bâtiment, qui a également subi des dégâts majeurs dans son histoire lors de divers tremblements de terre, est préoccupante depuis des décennies. Mais l'administration de l'église, partagée entre trois autorités religieuses- l'église Grecque Orthodoxe, Arménienne et Catholique Romane-a été incapable d'arriver à un accord à ce sujet pendant des années. Cette tension profonde entre les différents groupes a été illustrée par un violent incident en décembre 2011: pendant le nettoyage de l'église, une rangée s'est brisée au-dessus d'une centaine d'ecclésiastiques Grecs Orthodoxes et Arméniens, chaque côté accusant l'autre d'outrepasser sa parcelle de l'église. Les ecclésiastiques en sont même venus aux mains utilisant des manches à balais.
Source I24News