jeudi 10 octobre 2013

Otage d'Entebbe : quel a été le psak du rav Ovadia Yossef ?


Il y a quelques mois, la censure imposée sur les protocoles des délibérations du gouvernement depuis le détournement du vol 139 d'Air France, jusqu'à la libération des otages et leur retour en Israël, a été levée. Ce qui permet désormais de suivre, presque minute par minute, les profonds dilemmes du gouvernement d'Its'hak Rabin durant cette longue semaine et particulièrement avant de prendre la décision cruciale d'envoyer vers Entebbe une force militaire pour délivrer les otages.


D'emblée, le gouvernement est partagé entre deux options : celle d'une opération militaire audacieuse, mais particulièrement risquée pour la vie des otages et des soldats, et celle de la négociation qui aurait abouti à la libération de 53 terroristes et nui à l'image de marque d'Israël.
Le gouvernement étudiera parallèlement ces deux options : il négociera avec Amin Dada qui fera office de médiateur avec les terroristes, tout en demandant à Tsahal de préparer une opération militaire.
Mais, au début, une troisième solution sera avancée : ainsi, lors du conseil des ministres d'urgence du 30 juin, soit trois jours après le détournement, le chef de la diplomatie Ygal Alon proposera de rejeter la responsabilité du dossier sur la France. Une proposition qui sera abandonnée lorsque l'on apprendra la « sélection » faite par les terroristes et le maintien en détention des seuls passagers israéliens. Les protocoles révèlent que jusque deux jours avant l'opération, Rabin, Shimon Pérès alors ministre de la Défense et Motta Gour, alors chef d'état major estiment que toute initiative militaire, y compris celle qui finalement sera adoptée, sera vouée à un échec cinglant. Rabin se montre très pessimiste et semble opter pour un échange de prisonniers. Il explique que Menahem Begin, alors chef de l'opposition, lui a apporté un soutien inconditionnel pour négocier un tel échange.
Le 1er juillet, à 7heures du matin, Shimon Pérès s'oppose à une telle négociation : « Si nous cédons cette fois, nous encouragerons les terroristes à accentuer leurs pressions ». Les protocoles prouvent que Rabin s'opposera alors farouchement à tout ce que pourra dire Pérès. Ce n'est qu'au cours des deux derniers jours, que l'option militaire prendra le dessus en particulier après que des officiers tels que Dan Shomron commandant de l'opération et Yoni Nétanyaou commandant des forces terrestres expliqueront en détail que celle-ci est réalisable. Et ce n'est que lorsque les soldats seront déjà en route vers Entebbe, à bord des fameux Hercules, que le gouvernement Rabin donnera son feu vert à cette opération. D.H.
Pendant cette semaine de tension, Its'hak Rabin s'est tourné vers le rav Ovadia Yossef qui était alors grand rabbin sépharade d'Israël pour lui demander la position de la Hala'ha concernant un échange de prisonniers : « Je me souviens, racontera plus tard le rav David Yossef, fils du rav Ovadia, comment mon père a consacré de longues heures à l'étude de cette question insistant en particulier sur deux points : le risque de voir les terroristes reprendre leurs activités meurtrières et le prix à ne pas dépasser pour échanger les otages, de crainte que les terroristes ne soient tentés de capturer d'autres Juifs ». Finalement, le rav Ovadia donnera au Premier ministre le feu vert de la Hala'ha à un tel échange.

Source Chiourim