Les missions diplomatiques d'Israël dans les pays de l'UE pourraient prochainement pratiquer la circoncision, écrit le 7 octobre le quotidien Novye Izvestia. L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) a en effet adopté le 2 octobre une résolution reconnaissant cette ancienne tradition religieuse du judaïsme et de l'islam comme une violation des droits de l'homme.
La résolution n'interdit pas directement la circoncision : les documents de l'APCE sont uniquement des recommandations. Néanmoins la résolution qualifie la circoncision de "violation de l'intégrité physique des enfants", formulation inscrite dans un verdict de la cour de Cologne l'an dernier. D'après la décision de la cour, la circoncision n'était possible que sur ordonnance médicale. Ce texte avait été réexaminé grâce aux efforts des communautés judaïque et musulmane soutenue par les militants de droits de l'homme, les politiciens et même la chancelière Angela Merkel. Aujourd'hui on assiste à une nouvelle tentative d'interdire cette tradition ancestrale. Le parlement suédois s'est déjà vu soumettre un projet de loi qui compte interdire la circoncision avant la majorité.
Certains députés israéliens, sous la direction du président de la commission financière Nissan Slomiansky, ont donc envoyé au ministère israélien des Affaires étrangères une lettre proposant de mettre à disposition les ambassades et les consulats du pays pour pratiquer la circoncision si elle était interdite en Europe. Le ministère s'est montré compréhensif face à cette initiative, tout en espérant que l'affaire n'irait pas jusqu'à sa mise en application et souhaite que l'APCE change d'avis et annule sa résolution. Après tout, elle n'a pas été soutenue à l'unanimité: 78 députés ont voté pour, 13 contre et 15 se sont abstenus.
Par ailleurs, même si cette résolution n'était pas contraignante, Israël y resterait opposé. Au moins, parce que la circoncision chez les garçons est associée, dans la liste des violations de l'intégrité physique des enfants, avec une pratique véritablement barbare et ne correspondant à aucune norme religieuse chez les jeunes filles – l'excision, "opération" principalement répandue en Afrique tropicale. Beaucoup de superstitions et préjugés l'entourent. Par exemple, dans certains pays, on estime que la femme qui a subi l'excision a moins de chance d'être victime d'un viol. On a également enregistré des cas en Europe où certains parents africains immigrés imposaient l'excision à leurs filles.
Source Ria Novosti