Les Proud Boys et trois autres groupes néonazis sont désormais désignés terroristes et interdits au Canada, au même titre que des organisations djihadistes liées à Al-Quaïda et à Daesh. Au total, le Canada a ajouté hier 13 organisations à sa liste noire des organisations terroristes interdites qui en compte maintenant 73.........Détails........
D’après le dossier de preuve préparé par les services secrets, «il ne fait aucun doute» que ces groupes posent «une menace sérieuse» pour les Canadiens, a déclaré le ministre de la Sécurité Publique, Bill Blair.
Toutes verront leurs actifs gelés par les banques et ne pourront plus faire du recrutement ou tenir des camps d’entraînement. De plus, leurs chefs de fil ne pourront plus traverser les frontières.
Pas d’arrestations
Placer un groupe à l’index ne mène pas immédiatement à des arrestations, car leurs membres ne sont pas considérés criminels tant que les forces de l’ordre n’ont pas de preuves spécifiques sur les individus. Ils peuvent d’ailleurs continuer d’afficher leur couleur en public.
Par contre, la Gendarmerie royale du Canada consacrera maintenant des ressources additionnelles à leur surveillance et des accusations pourront plus rapidement et facilement être déposées contre eux.
Ottawa espère ainsi couper l’herbe sous le pied à des organisations qui ont augmenté leurs activités de façon «sérieuse et inquiétante» ces derniers mois, a dit le ministre Blair.
Les Proud Boys ont par exemple joué «un rôle central» dans l’insurrection au Capitole à Washington, le 6 janvier. Ceci a d’ailleurs motivé la Chambre des communes à demander unanimement que les Proud Boys soit fichés terroristes.
Ce n’est qu’un début
Le ministre Blair indique néanmoins que ce processus n’est pas politique mais légal. Il a par ailleurs concédé que l’index terroriste n’est qu’«une étape» et non pas la fin du travail.
D’autres groupes haineux sont ainsi dans la mire des services et pourraient être désignés terroristes à tout moment, y compris ceux où des Proud Boys pourraient être tentés de migrer.
D’après nos sources policières, la succursale québécoise des Proud Boys a d’ailleurs été dissoute et certains anciens membres pourraient avoir formé des nouvelles organisations de type paramilitaire, comme les Bergers du St-Laurent et les Grizzly de la Mauricie.
Mais le ministre Blair a assuré que les autorités ne les lâcheront pas.
«Nous avons constaté qu’un certain nombre d’individus se déplacent de groupe en groupe, a-t-il dit. Ce n’est pas parce qu’ils changent de t-shirt ou d’écusson sur l’épaule que la nature de ces groupes terroristes change.»
3 groupes néonazis
Trois autres organisations néonazis, The Base, La Division Atomwaffen et le Mouvement impérial russe, sont également placées sur la liste noire des autorités canadiennes.
The Base qui recrute activement dans les forces armées pour profiter de l’entraînement militaire est particulièrement active dans les prairies, mais a également été vu au Québec lors de manifestations xénophobes.
Un de ses membres, l’ancien réserviste Patrik Mathews, fait actuellement face à 18 chefs d’accusation aux États-Unis. D’après l’accusation, il aurait comploté pour précipiter le renversement du gouvernement américain pour le remplacer par un régime suprémaciste blanc.
La division Atomwaffen est quant à elle liée à au moins cinq meurtres aux États-Unis, dont celui d’un étudiant gai et juif assassiné en Californie en 2017.
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