dimanche 5 janvier 2020

Tous ce qu'il faut savoir sur l'élimination de Soleimani par les États-Unis....(Analyses et vidéos)


Le général iranien Qassem Soleimani, principal architecte de l'influence grandissante de la République islamique dans la région, a été tué, vendredi, dans une frappe de drone américain en Irak. Il était considéré comme l'ennemi numéro un d'Israël et la bête noire des États-Unis au Moyen-Orient.......Analyse & Vidéos........
Qassem Soleimani, bête noire des États-Unis et ennemi numéro un d’Israël

Les répercussions de l’opération américaine lancée sur ordre du président Donald Trump dans laquelle a été tué l’un des acteurs les plus puissants du Moyen-Orient, le général iranien Qassem Soleimani, font craindre le pire pour la région.
Des craintes à la mesure de l’influence de celui qui était le chef des forces iraniennes Al-Qods, unité d’élite des Gardiens de la révolution, inscrite sur la liste américaine des "organisations terroristes" en avril 2019.
Les États-Unis ont d’ailleurs appelé vendredi tous leurs ressortissants à quitter l'Irak "immédiatement", alors que l'Iran a d’ores et déjà promis de venger la mort du stratège militaire de la République islamique "au bon moment et au bon endroit".

Chef de "l’instrument principal du soutien déstabilisateur" de l’Iran


De Téhéran à Beyrouth, en passant par Damas et Bagdad, le général en charge des opérations extérieures de la République islamique était le commandant de l’ombre de "l’axe de la résistance" contre les États-Unis et Israël, respectivement qualifiés de "Grand Satan" et d’"entité sioniste" par l'Iran.
Washington a toujours perçu l'homme comme un personnage central de la République islamique et une puissante source de nuisance pour ses intérêts dans la région. 
Notamment en Irak, où il a exercé une influence politique et militaire clé pour placer ce pays sous domination iranienne, en finançant et formant plusieurs milices chiites irakiennes qui se sont retournées contre les troupes américaines postées dans le pays.
Le Pentagone, qui a indiqué vendredi avoir pris "des mesures défensives décisives pour protéger le personnel américain à l'étranger en tuant Qassem Soleimani", attribue au général iranien, qui jouissait d’une certaine popularité en Iran notamment pour son rôle dans la lutte contre l’organisation État islamique en Irak et en Syrie, la mort de "centaines" de soldats américains et alliés.
La Force al-Qods qu’il dirigeait, en ne rendant compte qu’au Guide suprême, est également intervenue en Syrie à partir de 2013 en appui au régime de Bachar al-Assad, accuse Washington. 
Elle a d’ailleurs été pour cette raison sanctionnée par le département américain du Trésor.


 

Le département d’État l’accuse également d’avoir orchestré un projet d’attentat à la bombe contre un restaurant visant à assassiner l’ambassadeur saoudien aux États-Unis, à quelques centaines de mètres de la Maison Blanche. 
Dans un rapport publié en mai 2019, la Force Al-Qods est décrite comme "l’instrument principal du soutien déstabilisateur de la République islamique à des mandataires et des groupes terroristes", comme le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien, classés comme tels par l’administration américaine.

Soleimani aurait dû être tué "il y a des années" selon Trump

Malgré le profil de ce proche du Guide suprême Ali Khamenei, son assassinat était resté jusqu'ici une ligne rouge qu’aucune administration américaine, ni celle de George W. Bush, ni celle de Barack Obama, n’avait osé franchir.
Pas même le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu, alors qu’il accusait Qassem Soleimani d’être le principal responsable de l'influence grandissante de l'Iran et de ses alliés dans la région.
"Les États-Unis et même Israël auraient pu cibler Soleimani par le passé, mais ils se sont abstenus à cause de ce que représentait ce personnage pour les Iraniens et sur l’échiquier du Moyen-Orient, notamment en raison de ses capacités et de son réseau, qui s’étend de Téhéran jusqu’aux frontières d’Israël", explique à France 24 Hassan Maged, fondateur de D & S Consulting et spécialiste de la région.
Le président américain Donald Trump a estimé, vendredi dans un tweet, que Qassem Soleimani aurait dû être tué "il y a des années". 
"Le général Qassem Soleimani a tué ou grièvement blessé des milliers d'Américains sur une longue période et prévoyait d'en tuer beaucoup d'autres (...). Il était directement ou indirectement responsable de la mort de millions de personnes", a-t-il justifié.
La mort de Qassem Soleimani intervient surtout trois jours après une attaque inédite de partisans pro-iraniens contre l'ambassade des États-Unis à Bagdad, mais aussi d'une série d'attaques à la roquette menées, ces dernières semaines, contre ses diplomates et ses soldats américains. 
Une série attribuée par Washington à des forces chiites parrainées par l’Iran. Le secrétaire d'État Mike Pompeo a affirmé vendredi que le responsable iranien préparait une "action d'envergure" menaçant des "centaines de vies américaines".
Si certains responsables démocrates ont critiqué l’initiative du président Trump, aucun d’entre eux n’a remis en cause la cible de l’opération, qualifiée de "terroriste" et de "meurtrier".
Qassem Soleimani "avait le sang d'Américains sur ses mains et je ne vais pas pleurer sa mort", a écrit dans un communiqué Eliot Engel, le chef démocrate de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants. Il s’est toutefois déclaré "profondément inquiet quant aux répercussions" de cet acte.

Un général dans le collimateur d’Israël


Du côté d’Israël, le principal allié régional des États-Unis, le général iranien et la Force Al-Qods qu'il dirige sont accusés d'être derrière les attentats anti-israéliens de l'été 2012 ou encore l'attentat à la bombe contre un centre culturel juif de Buenos aires en 1994.
Plus récemment, Israël a mené des frappes en Syrie afin de déjouer une attaque planifiée par les Gardiens de la révolution qui consistait à lancer des drones chargés d’explosifs sur le territoire israélien, sous le commandement du dirigeant de la Force Al-Qods, Qassem Soleimaini.


 

"Il sait très bien que son assassinat n’est pas impossible. Ses actions sont identifiées et ressenties partout… 
Il est indubitable que l’infrastructure qu’il construit pose un grave défi à Israël", avait déclaré le 10 octobre le chef du Mossad, Yossi Cohen, dans les colonnes du journal ultraorthodoxe Mishpacha.
Son soutien actif et matériel au Hamas et au Jihad islamique palestiniens et au Hezbollah, le mouvement politico-militaire libanais, ont modifié les rapports de force, rappellent fréquemment des responsables israéliens dans la presse locale.
"Le commandant martyr Qassem Soleimani a assuré durant deux décennies un soutien direct à la Palestine et une expertise militaire et sécuritaire aux moujahidines de la Résistance palestinienne", ont écrit ce vendredi les Brigades Al-Qods, l’aile militaire du mouvement du Jihad islamique, dans un message de condoléances, relayé par l’agence iranienne Farsnews.
À l’origine une milice chiite appuyée par l’Iran pour combattre l’occupant israélien (1982-2000), le parti de Hassan Nasrallah s’est quant à lui peu à peu imposé, grâce à son arsenal alimenté par Téhéran, comme la principale menace pour les Israéliens, et la force politique dominante au Liban.
"Qassem Soleimani était un ennemi de longue date d’Israël, et il était surtout le visage de la puissance et de l’expansion iranienne dans la région", rapporte Antoine Mariotti, correspondant de France 24 à Jérusalem.
Signe de l’inquiétude israélienne, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a décidé vendredi d'écourter un déplacement en Grèce après l’annonce de la mort de Qassem Soleimaini. 
Il a assuré, dans un communiqué diffusé par ses services, que son pays se tenait aux côtés des Américains dans leur "juste combat pour la paix, la sécurité et la légitime défense".
"Les États-Unis ont, tout comme Israël, le droit de se défendre", a ajouté le chef du gouvernement israélien. "Qassem Soleimani est responsable de la mort de citoyens américains et de nombreuses autres personnes innocentes" et il "prévoyait de mener de nouvelles attaques".
De son côté, la radio de l'armée israélienne a indiqué que le niveau d'alerte des forces de sécurité du pays avait été relevé d'un cran. 
Consigne a été donnée aux membres du cabinet de sécurité de Benjamin Netanyahu de ne pas commenter la mort de Soleimani, pour ne pas provoquer de riposte des alliés de Téhéran.



"Ici, les Israéliens ne veulent pas apparaître comme ayant fait partie de cette opération, ou comme étant impliqués directement dans la mort du général iranien, indique Antoine Mariotti. Un porte-parole de l’armée disait ce matin qu’aucun commentaire ne sera fait sur ce qui est considéré comme une affaire américaine."
Le Hamas et le Hezbollah ont présenté leur condoléances à la République islamique, mais aucun d’entre eux n’a fait référence à l’État hébreu, évoquant pour le premier un "crime américain" et pour le second "les tueurs américains".

La mort de Qasem Soleimani, un coup dur pour le Hezbollah

Avec la mort de Qasem Soleimani, le Hezbollah libanais perd un allié précieux et un soutien indéfectible. Hassan Nasrallah promet un « juste châtiment » aux assassins du général iranien
La mort du chef de la force al-Qods des Gardiens de la révolution iranienne, le général Qasem Soleimani, tué le vendredi 3 janvier dans un raid américain près de l’aéroport de Bagdad, représente une perte difficile à remplacer pour le Hezbollah libanais.
Cet officier charismatique de 62 ans, « discret, courtois et à la personnalité imposante », selon un journaliste libanais qui l’a rencontré à plusieurs reprises, était le symbole de la puissance de l’Iran à l’extérieur de ses frontières.
Proche du guide suprême Ali Khamenei, Qasem Soleimani, qui a rejoint les rangs des Gardiens à l’âge de 22 ans, dirigeait la brigade al-Qods, l’élite de l’élite, depuis 1998.
Pendant vingt ans, il s’est employé sans relâche à renforcer l’influence de la République islamique au Levant et au Moyen-Orient, en encourageant, facilitant, et soutenant des organisations et des partis devenus au fil des ans des acteurs régionaux de premier plan, intégrés à la stratégie iranienne.
Le Hezbollah libanais en fait partie, au même titre que le Jihad islamique palestinien, le Hachd al-Chaabi irakien, et le mouvement Ansarallah yéménite.

L’architecte de la défaite de Daech

Pour le Hezbollah, Qasem Soleimani était un précieux allié et un soutien indéfectible. Une relation amicale « très spéciale », selon la description qui en est faite par un responsable du Hezbollah, le liait à Hassan Nasrallah, et une célèbre photo montrant les deux hommes avec l’ayatollah Khamenei a fait le tour d’internet.

Cette source du Hezbollah affirme à Middle East Eye que le général Soleimani est l’architecte de la défaite du groupe État islamique (EI) en Irak et en Syrie.
C’est avec lui que le parti chiite libanais a établi la stratégie de son intervention aux côtés de l’armée syrienne dès 2013, qui a permis de renverser les rapports de force au bénéfice de Damas, et a abouti à la défaite de l’organisation extrémiste qui contrôlait la moitié du territoire syrien et le tiers de celui de l’Irak.
Qasem Soleimani était le mentor du chef militaire historique du Hezbollah, Imad Moughniyah, assassiné à Damas en février 2008. Cette relation privilégiée a permis au Hezbollah de profiter des capacités militaires iraniennes sur tous les plans, ce qui lui a permis de construire une force redoutable qui a réussi à chasser l’armée israélienne du Liban en 2000 et à lui tenir tête pendant le conflit de 2006.
D’ailleurs, lors de l’une de ses rares interviews accordée en octobre dernier à la télévision d’État iranienne, le général avait révélé qu’il était présent au Liban pendant cette guerre, aux côtés des dirigeants du Hezbollah.
Le chef de la Brigade al-Qods a assuré être resté au Liban pratiquement tout au long de cette guerre de 33 jours. Il a raconté comment, sous les bombardements de l’aviation israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth, il avait insisté, avec Imad Moughniyah, pour évacuer Hassan Nasrallah du centre de commandement où il se trouvait.
Qasem Soleimani a aussi joué un rôle essentiel dans la modernisation et l’équipement du Hezbollah avec des armes sophistiquées, notamment des missiles de longue portée et de haute précision.
Ce type d’armes, capables d’atteindre des cibles situées à plusieurs centaines de kilomètres avec une marge d’erreur de 25 mètres, inquiète beaucoup les Israéliens et les Américains.

Désenclavement du Hezbollah


Les qualités de stratège de Soleimani ont permis de rétablir le corridor terrestre allant de Beyrouth à Téhéran, en passant par la Syrie et l’Irak, après la reprise du contrôle d’une partie des frontières et l’ouverture du point de passage syro-irakien de Qaïm-Boukamal.
Cela a permis de briser l’isolement territorial du Hezbollah, qui s’était vu coupé de sa base arrière avec son allié iranien après la prise de contrôle, entre 2012 et 2017, par des groupes rebelles syriens de la frontière syro-libanaise, et par l’EI de la frontière syro-irakienne.
La mort de Qasem Soleimani est un coup dur, aussi bien pour l’Iran que pour le Hezbollah. L’importance qu’occupait cet homme au sein de l’« axe de la résistance », qui regroupe l’Iran, la Syrie, le Hezbollah et leurs autres alliés extra-étatiques régionaux, transparaît clairement dans le communiqué de condoléances, publié vendredi 3 janvier par Hassan Nasrallah, quelques heures après le raid américain.
Il qualifie le général iranien de « courageux, intrépide, modèle et père aimant de tous les résistants et les moudjahidine dans la région ».
« Nous poursuivrons son chemin. Nous agirons nuit et jour pour atteindre ses objectifs. Nous porterons son étendard sur tous les champs de bataille et sur tous les fronts et nous allons intensifier les victoires de l’axe de la résistance », a encore dit le numéro un du Hezbollah.
Selon lui, « infliger le juste châtiment aux assassins criminels sera la responsabilité et la tâche de tous les résistants et combattants à travers le monde ».
Hassan Nasrallah laisse clairement entendre que la riposte à l’assassinat de Soleimani pourrait avoir lieu n’importe où et pourrait associer non seulement l’Iran mais aussi ses nombreux alliés régionaux. Le leader du Hezbollah révèlera probablement ses intentions, dimanche 5 janvier, lors d’une intervention télévisée.
Le Liban officiel a aussi condamné le raid américain. Le ministère des Affaires étrangères a publié un communiqué dénonçant l’attaque américaine et le président de la République a présenté ses condoléances aux dirigeants iraniens et irakiens.
Les Libanais, soumis à de fortes pressions économiques et financières, attendent la formation d’un nouveau gouvernement, capable de freiner l’effondrement en cours. 
« Avec l’assassinat de Soleimani, je crains de voir nos derniers espoirs disparaître, surtout si le Liban est entraîné dans un vaste conflit régional », affirme Tony, un père de famille qui a perdu son emploi à cause de la crise actuelle.

Les factions terroristes palestiniennes condamnent cet assassinat

Plusieurs factions et branches terroristes palestiniennes dans la bande de Gaza ont condamné vendredi l'assassinat du général iranien Qassem Soleimani.
Le mouvement terroriste islamique du Hamas a adressé via un communiqué ses condoléances à l'Iran pour la mort de M. Soleimani, "qui a joué un rôle significatif dans la résistance armée palestinienne".
Ce mouvement, qui contrôle l'enclave palestinienne de la bande de Gaza, a également condamné "les crimes américains en cours qui créent des tensions dans la régions, qui servent l'ennemi criminel israélien".
"Les Etats-Unis d'Amérique sont pleinement responsables des effusions de sang dans la région arabe", a asséné le Hamas.
Le Front populaire pour la libération de la Palestine, faction terroriste palestinienne de gauche, a déclaré dans un communiqué que le meurtre de M. Soleimani était "un bond en avant dans l'agression et les guerres américaines dans la région".



Israël met en garde les groupes terroristes de Gaza contre toute tentative de riposte


Israël a mis en garde vendredi les groupes terroristes du Hamas et du Jihad islamique palestinien à Gaza contre toute tentative de riposte après l'élimination ciblée du général iranien Qassem Soleimani par une frappe américaine, rapporte le site d'information Walla.
L'avertissement a été transféré via l'Égypte, selon le rapport.
Le Hamas, au pouvoir à Gaza, a exprimé ses "sincères condoléances" et a salué son soutien à la "résistance palestinienne", mais n'a émis aucune menace explicite.
Le Jihad islamique, qui a mené en novembre une bataille de deux jours avec Israël après la mort de l'un de ses commandants militaires lors d'une frappe de l'armée israélienne n'a pas encore réagi à la mort de Soleimani.
L'élimination du général iranien intervient dans le cadre des efforts visant à négocier un accord de cessez-le-feu à long terme entre Israël et le Hamas, qui a mené trois guerres depuis que le groupe terroriste a pris le contrôle de Gaza en 2007.

Une vidéo de la radio publique israélienne montre l’endroit où le général iranien a été tué 

Une vidéo de la radio publique israélienne affirmant montrer l’endroit où le général iranien Qassem Soleimani a été tué dans une frappe américaine. Le commandant de la force Al-Qods du Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI), Qassem Soleimani a été tué dans la nuit du jeudi 2 au vendredi 3 janvier par des tirs de drones à proximité de l’aéroport international de Bagdad. Une vidéo de l’endroit a été publiée par le correspondant aux affaires arabes de la Société de radiodiffusion publique israélienne.



De nombreuses images ont été également publiées. 
Elles montrent les restes calcinés d’une voiture après une frappe aérienne des forces américaines. 
Les tirs menés sur ordre de Donald Trump avaient pour cible un convoi qui circulait près du terminal de fret aérien et dans lequel se trouvaient le général Soleimani ainsi que des membres de la Mobilisation populaire (Hachd Al-Chaabi, MP), coalition de milices chiites irakiennes. 
Trois jours de deuil national après la mort du général Soleimani ont été décrétés en Iran par le guide suprême iranien Ali Khamenei qui a promis une terrible vengeance aux «criminels dont les mains ont été entachées de son sang et du sang d’autres martyrs».

Quelle vengeance prépare l'Iran contre Trump, avec ses milices chiites du Proche-Orient ?

Les réseaux sociaux se font peur en utilisant abondamment les hashtags #3èmeguerremondiale dans le monde francophone et #WWIII dans le monde anglophone, après l'assassinat ciblé par l'armée américaine du général Qassem Soleimani, l'homme qui était le plus puissant d'Iran juste derrière l'ayatollah Ali Khamenei, le guide suprême.
On n'en est pas encore là mais aux Etats-Unis, de hauts responsables s'inquiètent de la portée de l'ordre sans précédent donné par le président Donald Trump en personne. L'Irak, où a eu lieu la frappe, craint à juste titre "une guerre dévastatrice" car des bruits de bottes commencent à résonner dans plusieurs pays de la région.
Pascal Boniface, expert français en géopolitique, fondateur et directeur de l'IRIS, l'Institut de relations internationales et stratégiques, résume la situation - critique - en une phrase : "Tuer le numero 2 du régime iranien en territoire irakien ne peut qu’être considère comme un acte du guerre par ces deux pays.Trump n’est pas un va t’en guerre mais il vient d’en déclencher une le tout sans aucune consultation des alliés".
Les Etats-Unis sont redevenus le "Grand Satan" pour les autorités iraniennes et toutes les milices paramilitaires pro-Iran qui combattent en Irak, au Liban et en Syrie. A Téhéran, le président plutôt modéré, Hassan Rohani, a même promis :
"L'Iran et les autres nations libres de la région prendront leur revanche sur l'Amérique criminelle".
Le général Soleimani, qui dirigeait les Gardiens de la Révolution, était adulé dans les rangs des milices chiites qu'il avait mises en place au Proche-Orient, et il paraissait "intouchable" aux yeux de ces combattants. L'appel à la vengeance est désormais unanime. A Bagdad, le haut commandement du Hachd al-Chaabi, la coalition militaire pro-iranienne, a exhorté ses forces à "bouter les troupes étrangères hors d'Irak", autrement dit les quelque 5 000 soldats américains qui y restent stationnés.
Au Liban, le chef du mouvement chiite Hezbollah, Hassan Nasrallah, a promis un "juste châtiment" aux "assassins criminels". Dans son esprit, les Israéliens en font aussi partie puisque leur Premier ministre, Benjamin Netanyahu, s'est tout de suite félicité de la décision de Donald Trump, estimant qu'il avait agi "avec rapidité, force et sans hésitation". 
Du coup, l'Etat hébreu est sur les dents. Vendredi, l'accès au Mont Hermon, situé à la frontière libanaise, a été fermé. Ce site stratégique abrite notamment une partie du bouclier antimissile israélien.

3 500 soldats américains en plus au Proche-Orient

Pour le moment, les différents ennemis s'observent mais la moindre intervention armée risque de déclencher une escalade. Kim Ghattas, du Carnegie Endowment for International Peace, estime que tout est possible... ou rien !
Une guerre ? Le chaos ? Des représailles limitées ? Rien ? 
Personne ne sait vraiment, ni dans la région, ni à Washington, parce que ceci est sans précédent.
En tout cas, les nombreux groupes armés au service de l'Iran pourraient lancer des attaques contre les forces américaines déployées en Irak et en Syrie, ou contre des ambassades des Etats-Unis dans la région, ou bien encore viser des alliés de Washington comme Israël ou l'Arabie saoudite. 
Les bases américaines dans les Etats du Golfe sont également des cibles potentielles, ainsi que certains pétroliers et navires marchands qui naviguent près du détroit d'Ormuz.
Si le contingent américain s'est fortement amaigri en Irak, les effectifs dans l'ensemble du Moyen-Orient se montaient à 60 000 personnes... jusqu'à maintenant, car l'état-major a décidé vendredi soir d'envoyer près de 3 500 soldats supplémentaires sur le terrain. 
Ils font partie d'une force de réaction rapide de la 82ème division aéroportée, mise en état d'alerte juste après l'assaut de l'ambassade des Etats-Unis à Bagdad par des milliers de pro-iraniens le 31 décembre dernier.

L'Iran assure avoir identifié 35 positions américaines comme cibles potentielles

Des attaques de missiles ont eu lieu samedi près de l'ambassade des États-Unis à Bagdad.
L’Iran a identifié 35 cibles vitales américaines à portée de ses missiles dans la région du Moyen-Orient, en plus de Tel Aviv.
C’est ce qui ressort des déclarations faites samedi par Ghulam Ali Abu Hamza, commandant des Gardiens de la révolution de la province méridionale de Kerman, à l’agence de presse privée Tasnim.
En effet, cela s’inscrit dans la stratégie de riposte de Téhéran à l’assassinat du Commandant iranien de la "Force al-Quds", Qassem Soleimani, dans un raid américain à Bagdad.
«Nous allons venger Soleimani, et l'Iran a identifié 35 sites américains vitaux dans la région, en plus de Tel Aviv, comme étant de futures cibles» a-t-il affirmé.
Abu Hamza a également laissé entendre que l'Iran viserait les États-Unis dans le détroit d'Ormuz, notant que le détroit est un point vital pour l'Occident, et qu'un grand nombre de navires américains le traversent.
Le commandant du Corps des Gardiens de la Révolution, Qassem Soleimani et le vice-président du groupe irakien al-Hachd al-Chaabi, Abou Mahdi al-Mouhandes, ont été tués, vendredi à l'aube, avec 8 autres personnes qui les accompagnaient dans un raid américain.
Des attaques de missiles ont eu lieu samedi près de l'ambassade des États-Unis à Bagdad, la capitale irakienne, selon des sources sécuritaires.
Une autre attaque a été perpétrée sur la base aérienne de Balad, dans le nord de la province de Salah ad-Din, située à environ 64 kilomètres (40 miles) au nord de Bagdad, qui comprend les troupes américaines et des entrepreneurs du gouvernement.
Selon les sources de sécurité irakiennes, deux missiles ont atterri près de l'ambassade dans la zone verte de Bagdad, au bord du Tigre.
Aucun groupe n'a encore revendiqué la responsabilité de ces attaques.
Il a été signalé qu'après les attaques, des sirènes ont été déclenchées à l'ambassade.
En outre, la zone verte, une zone sécurisée à Bagdad où se trouvent le siège du gouvernement et les missions diplomatiques, a été fermée à la circulation par les forces de sécurité à la suite des attaques.

Trump promet de frapper 52 cibles iraniennes si l'Iran riposte

Le président Donald Trump a menacé samedi de frapper 52 sites iraniens "très durement" si l'Iran attaque des actifs américains ou de ses alliés après une frappe de drone qui a tué le commandant militaire iranien Qassem Soleimani et un chef de milice irakien, alors que des dizaines de milliers des gens ont défilé en Irak pour pleurer leur mort.
Ne montrant aucun signe de tentative pour apaiser les tensions suscitées par la frappe, il a ordonné la mort de Soleimani et du chef de milice irakien soutenu par l'Iran Abu Mahdi al-Muhandis à l'aéroport de Bagdad.
Trump a déclaré que les États-Unis avaient «ciblé 52 sites iraniens» et que certains étaient «à un niveau très élevé et importants pour l'Iran.
"Les États-Unis ne veulent plus de menaces!", A déclaré Trump, ajoutant que les 52 cibles représentaient les 52 Américains qui ont été retenus en otage en Iran pendant 444 jours après avoir été pris en otages à l'ambassade américaine à Téhéran en novembre 1979.
Trump n'a pas nommé les sites. 
Le Pentagone a renvoyé des questions à ce sujet à la Maison Blanche, qui n'a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires.
Parmi les personnes en deuil en Irak figuraient de nombreux miliciens en uniforme pour lesquels Muhandis et Soleimani étaient des héros. Ils portaient des portraits des deux hommes et les collaient sur les murs et les véhicules blindés de transport de troupes dans le cortège. Les chants de «Death to America» et «No No Israel» ont retenti.
Gholamali Abuhamzeh, un haut commandant des Gardiens de la Révolution, a déclaré que Téhéran punirait les Américains "partout où ils se trouvent" et a évoqué la possibilité d'attaques possibles contre des navires dans le Golfe.
La milice irakienne du Kezib Hezbollah a averti les forces de sécurité irakiennes de rester à l'écart des bases américaines en Irak, "sur une distance d'au moins mille mètres à partir de dimanche soir", a rapporté la télévision libanaise al-Mayadeen, proche du Hezbollah libanais.
Les États-Unis sont un allié du gouvernement irakien depuis l'invasion américaine de 2003 pour évincer le dictateur Saddam Hussein, mais l'Irak est devenu plus proche de l'Iran.
Le meilleur candidat pour succéder à Muhandis, Hadi al-Amiri, a parlé au sujet Soleimani: "Le prix de votre noble sang est que les forces américaines quitteront l'Irak pour toujours et nous obtiendront  la souveraineté nationale totale."
Le Parlement irakien convoque une session extraordinaire au cours de laquelle un vote pour expulser les troupes américaines pourrait avoir lieu dès dimanche. De nombreux Iraquiens, y compris des opposants à Soleimani, ont exprimé leur colère contre Washington pour avoir tué les deux hommes sur le sol irakien et avoir entraîné leur pays dans un autre conflit.
Les personnes en deuil ont amené les corps des deux hommes tués en voiture à la ville sainte chiite de Kerbala, au sud de Bagdad, puis à Nadjaf, une autre ville chiite sacrée, où ils ont été rencontrés par le fils du plus haut dignitaire chiite irakien., ayatollah Ali al-Sistani.
Le corps de Soleimani sera transféré dans la province iranienne du sud-ouest du Khuzestan qui borde l'Irak. 
Dimanche, il sera transporté dans la ville sainte chiite de Mashhad au nord-est de l'Iran et de là à Téhéran et sa ville natale Kerman dans le sud-est pour l'enterrement mardi, ont annoncé les médias officiels.
Abuhamzeh, commandant des Gardiens de la révolution dans la province de Kerman, a mentionné une série de cibles possibles de représailles, notamment la voie navigable du Golfe par laquelle environ un tiers du pétrole transporté par bateau dans le monde est exporté vers les marchés mondiaux.
"Le détroit d'Ormuz est un point vital pour l'Occident et un grand nombre de destroyers et de navires de guerre américains y traversent", a déclaré Abuhamzeh.

Source Actualite News + Koide9enisrael + EuroNews + Le Figaro + Xinhuanet + Thiesinfo + I24News + Moroccomail + France 24
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