jeudi 28 novembre 2019

« Dans tes yeux, je vois mon pays », un documentaire sur l’héritage musical judéo-marocain


Une suite dans les idées. Après le succès de « Tinghir Jérusalem », Kamal Hachkar revient avec « Dans tes yeux, je vois mon pays », un film documentaire traitant de l’héritage musical judéo-marocain qui sera projeté dans la catégorie « Panorama marocain » lors de la 18e édition du Festival International du Film de Marrakech (FIFM), prévu du du 29 novembre au 7 décembre.......Détails......


« J’avais compris tout en faisant mon premier film Tinghir Jérusalem que je n’en aurai pas fini avec cette thématique judéo-marocaine. 
Mon deuxième film continue d’explorer cette part juive de l’identité marocaine à travers les figures de la troisième génération » précise le réalisateur franco-marocain dans un communiqué.
« Mon projet s’articule autour de cette idée de nos mémoires retrouvées et de cette nécessité de recréer des liens par la culture entre nos jeunes générations. C’est une manière aussi de défier la fatalité de la grande Histoire qui a séparé nos parents », souligne Kamal Hachkar.

Revisiter leur héritage musical judéo-marocain

Le documentaire raconte l’histoire de quatre personnages centraux, à savoir, la célèbre chanteuse Neta Elkayam, Amit Haï Cohen, Ahmed Hachkar et Fanny Mergui.
Neta Elkayam, est une artiste, chanteuse, peintre vivant à Al-Qods, dont le père et la mère sont issus respectivement de Tinghir et Casablanca. Quant à Amit Haï Cohen il est pianiste autodidacte, vivant également à Jerusalem, sa mère est née à Tizgui, village amazigh proche d’Ouarzazate et son père à Djerba en Tunisie.
Amit et Neta ont grandi dans la même ville à Netivot et ils sont mariés depuis un moment. Le couple parle couramment le dialecte marocain et l’arabe palestinien.
Les deux artistes ont créé un groupe musical où ils se réapproprient et revisitent leur héritage musical judéo-marocain. Sur scène comme dans leur vie quotidienne, ils explorent cette dualité identitaire, afin de réparer les séquelles laissées par l’exil vécues par leurs parents.
« Dans tes Yeux, je vois mon Pays » les accompagne durant un voyage au Maroc, jalonné de rencontres musicales, qui transforment la perception du couple sur ce qu’ils sont et ce qu’ils veulent devenir. C’est ainsi que se dessine le rêve de reconstruire des ponts avec le pays des ancêtres.

Question de la pluralité de l’identité marocaine

Parallèlement, le documentaire donne un aperçu sur la vie d’Ahmed Hachkar et Fanny Mergui. Ahmed, né à Tinghir, son histoire et son rapport à la terre et au pays natal font écho à l’envie des artistes de retrouver le Maroc. Fanny, née à Casablanca, se réinstalle au Maroc, après de longues années vécues à l’étranger, souhaitant y militer pour la préservation de cette mémoire de la coexistence.
Le réalisateur Kamal Hachkar est né au Maroc, il quitte son pays natal à l’âge de 6 mois avec sa mère pour rejoindre son père immigré en France. 
Toute son enfance a été jalonnée par les déplacements de son père ouvrier. De tous ces déplacements, il a gardé une tendresse particulière aux déracinés.
Titulaire d’une maîtrise en histoire de l’Université de la Sorbonne, il devient ensuite professeur d’Histoire. 
En 2012, il réalise son premier long métrage documentaire, « Tinghir Jérusalem: les échos du mellah », sélectionné dans de nombreux festivals partout au monde, le film a remporté plusieurs prix et a suscité un débat national sur la question de la pluralité de l’identité marocaine.

Source Article 19
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