Dans ses mémoires qui viennent d'être publiées, l'ancien secrétaire d'Etat américain John Kerry révèle que le président syrien avait laissé entendre qu'il pourrait négocier son soutien au Hezbollah, selon le Haaretz.......Détails.........
Le chef de l’Etat syrien Bachar el-Assad a adressé au président américain Barack Obama une proposition secrète pour faire la paix avec Israël en 2010, un an avant le déclenchement du soulèvement dans son pays, révèle l’ancien secrétaire d’Etat John Kerry dans ses mémoires publiées mardi.
Selon le quotidien israélien Haaretz, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, informé de cette proposition, l’a trouvée "surprenante" car elle montrait que le chef du régime syrien était disposé à faire plus de concessions que par le passé.
A la suite de cette proposition, Israël et la Syrie ont engagé des négociations sous médiation américaine jusqu’à début 2011, mais elles n’ont pas abouti, ajoute le quotidien.
Dans ses mémoires, "Every Day is Extra", John Kerry évoque longuement la Syrie qu’il qualifie de "plaie ouverte" laissée par l’administration Obama et affirme que c’est une question à laquelle il pense "chaque jour".
M. Kerry, qui fut secrétaire d’Etat de 2013 à 2017, indique avoir rencontré Bachar el-Assad en 2009 lors d’une visite à Damas, dans le cadre d’une tournée au Proche-Orient, en sa qualité de président du comité des Affaires étrangères du Sénat.
Lors d’un long entretien avec le chef de l’Etat syrien, M. Kerry affirme l’avoir "confronté au sujet de la centrale nucléaire qu’Israël avait bombardée" et détruite en septembre 2007 à Deir ez-Zor, dans le désert syrien.
Mais M. Assad, d’après M. Kerry, a nié qu’il se soit agi d’une centrale nucléaire, même lors de l’entretien en tête à tête entre les deux hommes.
"Assad m’a regardé droit dans les yeux et m’a dit que ce n’était pas une installation nucléaire (…) C’était un mensonge stupide, mais il a menti sans aucune hésitation", écrit-il.
Alors que l’ancien secrétaire d’Etat évoquait le soutien d’Assad au Hezbollah, le président syrien aurait répondu, selon M. Kerry, que "tout peut être négocié", laissant entendre que sa politique pourrait changer si des négociations avec Israël aboutissaient.
"Assad m’a demandé ce qu’il faudrait pour entamer de sérieuses négociations de paix, dans l’espoir de pouvoir récupérer le Golan", écrit M. Kerry.
"Je lui ai répondu que s’il était sérieux, il devrait faire une proposition privée. Il a demandé à quoi cela ressemblerait, je lui ai exposé mes idées, et il a demandé à son principal adjoint de rédiger une lettre d’Assad au président Obama".
Dans cette lettre, relate John Kerry, Bachar el-Assad a demandé à Barack Obama de soutenir de nouvelles négociations de paix avec Israël et assuré que la Syrie était "disposée à prendre un certain nombre de mesures en échange de la restitution du Golan par Israël".
Le lendemain de l’entretien avec M. Assad, M. Kerry indique s’être envolé pour Israël où il a montré la lettre au Premier ministre Benjamin Netanyahu. "Il était surpris qu’Assad soit prêt à aller aussi loin, beaucoup plus loin que précédemment".
John Kerry est ensuite rentré à Washington avec la lettre. L’administration Obama a alors tenté de tester le sérieux du président syrien en lui demandant de prendre des "mesures pour bâtir la confiance" avec les Etats-Unis et Israël, notamment en arrêtant certaines livraisons d’armes destinées au Hezbollah. Mais Bachar el-Assad a déçu l’administration américaine en ne respectant pas ses promesses.
"Je me souviens avoir entendu qu’Assad poursuivait exactement le même comportement avec le Hezbollah alors qu’on lui avait demandé d’arrêter. C’était décevant mais pas surprenant", écrit John Kerry.
Plus loin dans son livre, il décrit M. Assad en termes très négatifs, évoquant son comportement au cours de la guerre civile.
"Un homme qui peut vous mentir en étant juste en face de vous peut facilement mentir au monde entier après avoir gazé à mort son propre peuple".
John Kerry conclut son chapitre sur la Syrie en écrivant qu’avec la fin du mandat d’Obama et alors que Donald Trump se préparait à entrer à la Maison Blanche, "la diplomatie pour sauver la Syrie était morte, et les plaies de la Syrie sont restées ouvertes. Je pense chaque jour comment nous aurions pu les refermer, et comment le monde peut encore les refermer".
Source L'Orient le Jour
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