lundi 3 septembre 2018

La montre de Marie-Antoinette retrouvée......par un horloger de Tel Aviv !

 
C'était en novembre 2007 : L'AFP annonçait qu'on venait de retrouver la plus célèbre montre de Breguet, volée un quart de siècle auparavant et miraculeusement revenue dans les collections du Musée d'art islamique de Jérusalem. Onze ans plus tard, on ne connaît toujours pas le fin mot de l'histoire mais, à l'époque, l'émotion était à son comble.......Retour sur cette incroyable découverte.......

Ce n'est pas encore officiel, mais le musée d'Art islamique de Jérusalem aurait remis la main sur une grande partie de la collection de montres qui lui avait été volée il y a près de vingt ans, en avril 1983.
Près de quarante montres d'une immense valeur avaient mystérieusement disparu, dont la "montre Marie-Antoinette" (une pièce unique en or et cristal de roche) et quelques autres Breguet, dont une pendule sympathique et une montre-pistolet.
Ces montres – sans rapport avec l'art islamique – avaient été léguées au musée par les héritiers de Sir David Salomon, qui avait été le premier maire juif de Londres (1855).
Les montres auraient été retrouvées cet été par un horloger de Tel-Aviv, qui les auraient rachetées à un collectionneur britannique : beaucoup de mystères pour protéger l'identité des éventuels voleurs...
Ces montres, restituées en vrac dans un papier journal, devraient être prochainement exposées par le musée, après restauration (certaines auraient souffert).
La « montre Marie-Antoinette » signée Breguet est une des pièces les plus mystérieuses de toute l'histoire horlogère.
Volée le 15 avril 1983 à Jérusalem, elle n'avait jamais été retrouvée. On ne possèdait plus d'elle qu'une médiocre photographie. Même dans les archives Breguet, les mieux tenues qui soient, cette « montre Marie-Antoinette » faisait figure à part.
Enregistrée sous le numéro 160, elle n'avait pas de lien authentifié avec la reine de France, qui ne l'a jamais eue en main et par qui elle n'avait pas été commandée.
Alors que Louis-Abraham Breguet et ses fils ont soigneusement noté le premier acheteur de chacune de leurs montres, la « montre Marie-Antoinette » – qui n'est donc pas la « montre de Marie-Antoinette » – apparaît comme ayant été commandée à Breguet en 1783, par un énigmatique officier des Gardes de la Reine.
Selon la tradition, il s'agissait d'offrir à la souveraine la montre la plus compliquée de l'époque.
Les historiens trouvent cette commande un peu rocambolesque : n'importe quel officier, fût-il immensément riche et amoureux comme le veut la légende, n'offrait pas un cadeau d'une telle valeur à la reine de France !
Il est en revanche fort possible que cette commande ait été faite, en toute discrétion, par un prête-nom de Marie-Antoinette.
La reine aurait souhaité offrir cette pièce exceptionnelle au roi Louis XVI, qui était un vrai passionné de montres.
La simple description technique de cette Breguet n° 160 résume l'art horloger de la fin du XVIIIe siècle.
Dans un boîtier en or et derrière un cadran en cristal de roche, on trouvait une montre perpétuelle (automatique) à répétition minutes, avec un calendrier perpétuel complet, une équation du temps (lever et coucher vrais du soleil), une réserve de marche et un thermomètre métallique.
La montre était munie d'une grande aiguille de secondes indépendante (sorte de chronographe) et d'une petite aiguille de secondes « trotteuse », le tout avec un échappement à ancre et un double pare-chute (dispositif anti-choc), en plus d'un empierrage en saphirs…
Fidèle à une certaine tradition suisse, Abraham-Louis Breguet a pris son temps pour livrer cette montre, loin d'être achevée à la Révolution française. Dans la tourmente, la n° 160 reste sur son établi, mais la reine Marie-Antoinette est conduite à l'échafaud en 1793.
Achevée sous l'Empire, sans doute vers 1802 (dix-neuf ans après la commande), la montre n'apparaît dans les registres de Breguet qu'en 1838, quand un certain marquis de la Groye la dépose pour une révision ! Nouveau mystère : il ne reviendra jamais chercher sa n° 160, qui reste en possession des Breguet jusqu'à ce qu'elle soit revendue avant d'entrer dans la collection de sir David Salomon.
Ses héritiers la légueront à une fondation qui l'exposera à Jérusalem jusqu'en 1983...
Dernière ombre sur cette montre, héroïne du livre "Les Complications", d'Allen Kurzweill : quoiqu'elle ait été considérée comme un chef-d'œuvre absolue, la n° 160 n'a guère été étudiée jusqu'à ce que Nicolas Hayek, devenu président de Breguet lors du rachat de la marque par le Swatch Group, décide de s'y intéresser, puis de la rééditer.
Cette réédition devait être une des montres vedettes des salons horlogers 2008. La redécouverte de la pièce originale devrait doper la curiosité médiatique pour cette pièce.



La replique

Pour Nicolas Hayek, qui avait entrepris de reconstruire cette montre ultra-compliquée, mais sans posséder les schémas techniques, la rédécouverte de la pièce originale est à la fois une aubaine horlogère et un fantastique coup de pub.
Aubaine, parce que les horlogers de Breguet vont pouvoir valider leurs choix de reconstruction, et éventuellement les modifier, avec la montre Marie-Antoinette en main : ce sera plus facile.
Coup de pub, parce que tout le monde va maintenant parler de cette montre, qui est aussi la plus romanesque de toute la légende horlogère.
On peut aussi se demander si la prime d'un million de dollars offerte par Nicolas Hayek à qui donnerait des informations sur cette montre n'a pas incité les voleurs ou les receleurs à tenter une négociation : le retour de la pièce sous les projecteurs de l'actualité colle assez bien, en effet, avec le propre calendrier horloger de Breguet...
Pour les passionnés de montres, c'est une sorte de cadeau de Noël en novembre !

Vous nous aimez, prouvez-le....


 
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