Ce n’est pas une affaire courante qui figure au programme du tribunal correctionnel d’Évreux, demain après-midi. Les motifs tranchent avec les dossiers habituels d’outrages, de stupéfiants ou de vols : « contestation de l’existence de crime contre l’humanité » et « provocation à la haine raciale ». En toile de fond, l’antisémitisme qui peut trouver un terrain d’expression favorable sur le web......Détails.......
Car c’est pour ses écrits « par voie électronique » que Philippe Di Costanzo est poursuivi.
Cet écrivain de 69 ans, installé à Breteuil, dans le sud de l’Eure où il gère des chambres d’hôtes et a animé des ateliers d’écriture, se voit reprocher des publications sur sa page Facebook en octobre et novembre 2017.
Il y écrit entre autres que les rescapés des camps, comme l’écrivain Primo Levi, ont menti, que la pornographie est « une arme secrète des juifs pour ruiner la chrétienté » ou encore que six millions de juifs n’ont pas pu mourir pendant la Seconde Guerre mondiale puisqu’il n’y avait pas autant de juifs en Europe à cette période.
C’est une association qui a signalé ces publications, alertée par des militants présents sur les réseaux sociaux. L’Organisation juive européenne se constituera partie civile demain et « d’autres organisations nous rejoindront peut-être à l’audience, explique Me Félicia Malinbaum, l’une des avocates de la structure.
Notre association a été créée en 2014 et sa vocation est de lutter contre l’antisémitisme et la haine d’Israël. Nous n’hésitons pas à signaler les faits dont nous avons connaissance et à porter plainte, en lien notamment avec Avocats sans frontières. »
Dans le cas présent, c’est auprès du procureur de la République de Paris que les premières démarches ont été effectuées, avant que le dossier « atterrisse » dans l’Eure, où réside le prévenu.
« Les publications sur le compte Facebook de ce monsieur sont clairement antisémites, selon l’avocate.
Deux délits sont constitués et la personne mise en cause a été entendue par un officier de police judiciaire. » Cela n’a visiblement pas refroidi les ardeurs de Philippe Di Costanzo.
Non seulement sa page Facebook existe toujours, mais elle est quasi quotidiennement alimentée par l’intéressé avec des commentaires de la même eau que ceux qui lui valent sa convocation devant le tribunal.
Sollicité à plusieurs reprises par nos soins, Philippe Di Costanzo n’a pas souhaité donner suite.
Il livre cependant quelques éléments de personnalité sur les réseaux sociaux. « Qui pourrait croire que j’ai été socialiste et sympathisant des musulmans jusqu’à près de 60 ans ? (...), écrit-il ainsi le 21 avril dernier. Les raisons de cette cuti virée de façon si radicale ?
Tout d’abord les faits eux-mêmes et également un soudain intérêt à revisiter l’Histoire et certains textes fondateurs. Internet y est bien évidemment aussi pour quelque chose. »
Tout comme dans la présence demain à la barre de celui qui se présente aussi comme l’ancien vice-président de la société française de psychohistoire.
Source Paris Normandie
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