La musique est une question d'humeur. Elle est le reflet de nos pensées du moment, de nos envies, de nos désirs. En fonction de notre état d'esprit, on se tournera vers des œuvres sombres ou lumineuses. Ce choix est tout particulièrement présent à Paris, ces jours-ci, en queue de saison musicale......
Si malgré le riant printemps vous êtes d'inspiration noire, la Philharmonie de Paris sera votre jardin. Signée par la compositrice Israélienne Chaya Czernowin, l'opéra Infinite Now (créé en avril dernier à l'opéra des Flandres) est une authentique expérience acoustique qui entend recréer la texture sonore de la Première Guerre mondiale.
À travers une foultitude de moyens musicaux et techniques (son enregistrés, micros, hauts parleurs…), la compositrice s'est appliquée à reproduire le terrible quotidien des hommes qui ont campé quatre ans dans les tranchées de l'Est français.
Le livret lui-même est issu du célèbre livre d'Erich Maria Remarque, À l'Ouest rien de nouveau, auquel a été greffée une nouvelle de la romancière chinoise Can Xue. Une immersion qui, pour passionnante qu'elle soit, ne peut qu'être éprouvante pour l'auditeur.
Au centre de ce dispositif scénique (l'œuvre est en version de concert mais s'apparente bien plus à un oratorio statique qu'à une véritable action dramatique), on retrouvera la toujours délicate soprano Karen Vourc'h.
Tout porte à croire que l'on ne doit pas sortir indemne d'une telle aventure ; et l'on ne saurait trop conseiller aux mélomanes de cautériser leurs plaies auditives en trottinant jusqu'au Théâtre des Champs Élysées, deux jours plus tard.
Source Le Figaro