mercredi 28 octobre 2015

« Mahmoud Abbas vient à Genève souffler sur les braises »


Mahmoud Abbas viendra s'exprimer mercredi à l'occasion d'une «réunion spéciale» du Conseil des droits de l'homme à Genève.

La tenue d’une « réunion spéciale » du Conseil des droits de l’homme à l’occasion de la venue mercredi à Genève du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, est dénoncée par les autorités israéliennes. Le représentant de l’Etat hébreu auprès de l’ONU à Genève, Eviatar Manor, s’étonne de voir le Conseil des droits de l’homme organiser une « session de courtoisie en faveur d’une personne qui ne cesse d’inciter à la haine contre Israël »...



Depuis sa création, en 2006, le Conseil des droits de l’homme ne s’est rassemblé qu’une seule fois en «réunion spéciale», c’était à l’occasion de la venue de la présidente du Chili, Michelle Bachelet. Ce format ne prévoit pas de débat. C’est une tribune.
« C’est tout de même un peu bizarre d’agir de la sorte. C’est donner à un quasi-Etat qui n’est même pas membre de l’ONU la possibilité de s’attaquer à un Etat membre », constate Eviatar Manor. Le diplomate, qui s’est battu pour que son pays reste, malgré l’hostilité d’une partie du gouvernement et de l’opinion publique israélienne, au sein du Conseil des droits de l’homme, a prévu d’organiser une réunion privée avec ses collègues diplomates après l’intervention de Mahmoud Abbas.
«Israël va encore être accusé de tous les maux. Je ne peux pas rester sans m’exprimer», explique le représentant israélien, qui voit dans cette affaire «une opération de propagande».
«Douze Israéliens ont été tués. Nous n’avons pas usé de la force de façon excessive pour faire face à la barbarie des attaquants. Certains ont été tués, d’autres arrêtés. A-t-on dit que la police suédoise a fait un usage excessif de la force en abattant l’homme qui a attaqué des élèves à coups de sabre la semaine dernière?» interroge le diplomate.
Eviatar Manor insiste sur le contexte dans lequel est survenue la nouvelle flambée de violence en Israël: la période des grandes fêtes juives et du festival de Souccot, où les religieux doivent faire le pèlerinage à Jérusalem. Un événement qui suscite toujours un peu de tension.
Ce qui a mis le feu aux poudres, affirme le diplomate, «ce sont les rumeurs lancées sur les réseaux sociaux à propos d’un prétendu projet de remise en cause du statu quo en vigueur au Mont du Temple depuis 1967».
Pour Eviatar Manor, Mahmoud Abbas et l’autorité palestinienne ont fait monter la violence en nourrissant l’agitation. «Ils auraient dû appeler au calme et ne pas jeter de l’huile sur le feu», dit-il.
Et de poursuivre: «Benyamin Netanyahou a dit clairement qu’il n’avait jamais été question de remettre en cause le statu quo du Mont du Temple. Ce serait d’ailleurs totalement absurde. Il y a 3,5 millions de musulmans qui sont venus y prier cette année; 200 000 chrétiens et seulement 12 000 juifs s’y sont rendus comme visiteurs.»
Avant la venue de Mahmoud Abbas, Eviatar Manor a également lancé une mise en garde: «Les Palestiniens doivent arrêter avec cette propagande et cette violence qui braquent de plus en plus la population israélienne contre l’idée de la création d’un Etat palestinien. C’est totalement contre-productif. Notre premier ministre a dit qu’il était toujours acquis à l’idée de deux Etats. Mahmoud Abbas doit reprendre le processus de négociation comme nous l’y invitons au lieu de souffler sur les braises.»


Source 24 Heures