lundi 13 avril 2015

Pour Yom Hashoah, Yad Vashem ouvre une nouvelle exposition consacree aux enfants juifs qui ont grandi dans horreurs de l'holocauste...


Zeev Portenoy avait neuf ans lorsque les nazis ont envahi Tuchin, sa ville natale ukrainienne, en 1941, forçant sa famille et les autres Juifs a vivre dans un ghetto, s'est alors qu'il est parti sur les routes. Les quatre années qui suivirent, il errait sans but dans les campagnes, faisant semblant d'être ukrainien ou polonais pour survivre. Il savait qu'il était juif mais il ne comprenait tout simplement pas  pourquoi tout le monde voulait le tuer...


...Plus tard, il en a fait une chanson : " Il y avait cette peur qu'un jour, ils me trouve. J'ai gardé la chanson sur moi, a l'intérieur d'un de mes longues bottes de telle sorte que s' ils m'attrapaient et me ont tué, quelqu'un trouvera la chanson."
Maintenant âgé de 80 ans, sa voix se brise quand il chante les mots qu'il a écrit alors qu'il n'était qu'un enfant : " J' étais encore un petit garçon / quand la bête nazie / a débarqué dans ma vie / Et emmena / Mes parents pour toujours ".
Il a survécu au génocide mais 1,5 millions d'autres enfants juifs n' ont pas eut cette chance.
Leurs histoires font l'objet d'une nouvelle exposition au musée Yad Vashem de Jérusalem, qui a ouvert juste avant le Jour du souvenir de l'Holocauste en Israël, appelé Yom Hashoah, qui commencera au coucher du soleil ce mercredi.
L'exposition tente de montrer la vie des enfants pendant l'Holocauste à travers une " forêt symbolique " de 33 piliers, portant chacun une histoire personnelle différente avec des images et des témoignages, mais aussi de petites sculptures et de courts clips animés qui illustrent la vie où aucun souvenir n'est resté.
Avner Shalev, le président de Yad Vashem, a déclaré : " Le monde de l'enfant, l'humanité qui s' exprime à travers leur créativité, leurs pensées, est cette forêt ... une forêt de jeunes âmes ".
Yehudit Inbar, la commissaire de l'exposition, a déclaré qu'il y avait très peu de souvenirs de la vie des 1,5 millions d'enfants qui ont péri, environ le même nombre d'enfants qui vivent en Israël aujourd'hui : " Si les adultes pensaient comprendre ce qui se passait, les enfants n' ont jamais vraiment compris la situation ".
A l'entrée de l'exposition se trouve une longue vitrine à l'intérieur de laquelle se trouve des dizaines d'ours en peluche et de poupées des années 1930 et 40. C' est la plus grande collection au monde de jouets ayant appartenu aux victimes de l'Holocauste.
Un de ces ours appartient à Inna Rehavia, qui est née à Cracovie et a été sauvée avec sa mère par deux familles polonaises. Elle témoigne : " J'ai passé toute la guerre avec mon ours en peluche. Il s' appelle Mishu et je l'ai eu quand je suis née. Il était avec moi durant la guerre, passant d'un ghetto à l'autre. L'ours a survécu mieux que moi et mieux que beaucoup de gens. Même s'il est devenu invalide durant la guerre. Il lui manque une oreille et un bras. C'est un héros ".
Une série de dessins au crayon de couleur raconte l'histoire de Stefan Cohn qui avait 14 ans lorsqu'il  a été forcé de travailler à l'usine de briquetage à Auschwitz-Birkenau.
Il a survécu, ainsi que ses dessins, qui détaillent son expérience lors de la libération du camp en 1945.
Lorsqu'il n'y a pas de souvenir, des petites sculptures aident à raconter les histoires.
Une petite bibliothèque en céramique blanche illustre l'histoire d'un garçon polonais appelé Jakov Goldstein, qui avait quatre ans quand la guerre a commencé, et qui a passé plus de deux ans en se cachant dans un petit grenier étroit d'une famille : " Ma seule consolation durant cette longue et sombre période était les livres. Si je ne les avaient pas eu, je serais mort cérébralement ou pire encore ".
Martin Weyl n'avait que quatre ans quand il a été envoyé au Camp de concentration de Theresienstadt, dans ce qui est aujourd'hui la République tchèque.
Pendant son séjour, le camp a recu la visite d'une équipe de la Croix-Rouge dans le cadre d'un effort de propagande nazie pour dépeindre les camps comme étant des colonies modèles : " Ils sont venus dans une jeep avec une croix rouge, j'étais très impressionné par cette jeep et je l'ai déssiné ", pointant du doigt une reproduction de son image jaunie.
Il a ajouté : " Je me souviens d'avoir jouer sur la décharge d'ordures dans le camp. Nous aimions prendre un morceau de verre et quand le soleil brillait, nous allions essayer d'incendier les ordures. La période d'après-guerre était toute aussi effrayante que la guerre elle-même. J'ai eu toute ma vie " une peur existentielle constante ", jusqu'a aujourd'hui, cette peur ne m'a pas quittée ".
 
Source Koide9enisrael