La France et la Grande-Bretagne ont appelé mardi le Conseil de sécurité des Nations unies à prendre l'initiative pour fixer un cadre à un accord de paix entre Israël et l'Autorité palestinienne. La Nouvelle-Zélande, qui siège actuellement parmi les quinze membres du conseil, a engagé de son côté la rédaction d'un projet de résolution qui amorcerait le processus...Details...
La France avait annoncé le mois dernier sa volonté d'ouvrir des discussions "dans les prochaines semaines" avec ses partenaires du Conseil de sécurité sur un projet de résolution visant à progresser vers un règlement du conflit entre Israéliens et Palestiniens.
"J'espère que nos partenaires qui étaient réticents ne le seront plus", déclarait alors Laurent Fabius, faisant allusion aux Etats-Unis.
S'exprimant dix jours après la réélection deBenjamin Netanyahu aux législatives en Israël, le chef de ladiplomatie française estimait qu'il appartenait au Conseil de sécurité de travailler sur les "paramètres" d'un accord de paix.
A la suite de la réélection de Netanyahu au terme d'une campagne où le Premier ministre israélien a pris position contre la création d'un Etat palestinien, les Etats-Unis ont annoncé qu'ils "réévalueraient" leurs options.
Jusqu'à présent, Washington a toujours fait obstacle à un règlement du dossier dans le cadre de l'Onu. En décembre, les Etats-Unis et leurs alliés ont fait échec à un projet palestinien demandant la conclusion de négociations de paix dans un délai d'un an et un retrait israélien des territoires occupés avant la fin de 2017. (voir )
Mais en indiquant lors de la campagne qu'il n'y aurait pas d'Etat palestinien tant qu'il dirigerait le gouvernementisraélien, Netanyahu, même s'il a fait marche arrière par la suite, a remis en cause la solution à deux Etats à la base du processus de paix israélo-palestinien.
FENÊTRE DE TIR
"La France partage depuis l'été dernier (ndlr, la guerre entre Israël et la bande de Gaza) un constat simple: la solution des deux Etats est en passe de disparaître.
La poursuite de la colonisation, illégale, obère jour après jour la viabilité d'un Etat palestinien sur le terrain. Le vide politique nourrit le risque d'explosion. En Israël comme en Palestine, les opinions publiques se radicalisent et le nombre de partisans de la solution à deux Etats diminue", a souligné l'ambassadeur de France à l'Onu, François Delattre, lors d'une réunion du Conseil de sécurité.
"Il est de la responsabilité de ce Conseil d'adopter une résolution consensuelle et équilibrée qui fixe enfin les paramètres du statut final et un calendrier pour la négociation", a-t-il ajouté.
La France et la Nouvelle-Zélande estiment que le Conseil de sécurité dispose d'une fenêtre de tir, entre les législatives israéliennes de mars dernier et la campagne présidentielle auxEtats-Unis en vue de l'élection de novembre 2016.
"Nous travaillons sur un texte qui pourrait servir à lancer des négociations", a déclaré l'ambassadeur néo-zélandais Jim McLay.
Leur homologue britannique, Mark Lyall Grant, a déclaré pour sa part qu'il voyait de l'intérêt dans l'élaboration d'une résolution qui fixerait "les paramètres d'une solution pacifique et négociée" à condition de "consultation adéquate visant à obtenir le plein soutien du conseil".
Source Challenges