dimanche 18 mai 2014

Mode : avec son logo en hébreu, une marque parisienne ose l'addition des cultures


L'un, Yoan Barouk, 22 ans, travaille comme responsable marketing d'une boutique de costumes sur-mesure. L'autre, Souleymane Kamissouko, de trois ans son aîné, a la fibre d'entreprise après une première expérience dans le secteur textile. Tous deux ont fréquenté la même école à Sarcelles, avant de lancer voilà près d'un an la marque de mode « H'échbone »...



Pourquoi les deux camarades, juif et musulman, ont-ils choisi cette appellation, qui signifie « l'addition » en hébreu ? En visite en Israël en 2011, Souleymane a eu un coup de coeur pour ce mot, alors qu'il était attablé avec son acolyte à la terrasse d'un restaurant de Tel-Aviv.
 « H'échbone » est devenu depuis le nom d'une ligne de sportswear composée de pulls, T-shirts et de sweats - tous estampillés d'un logo en hébreu - et qui a séduit les plus grands noms du football. De Mario Balotelli (AC Milan) à Didier Drogba (Galatassaray), en passant par Seydou Keita (Valence CF) ou Marco Verrati (PSG), de nombreuses personnalités du ballon rond n'ont pas hésité - via Instagram - à servir d'égéries à la jeune pousse, en prenant la pose avec ses modèles, exclusivement vendus sur la Toile.
 Interrogé par le journal israélien Haaretz, sur le rôle des caractères hébraïques dans le positionnement de la marque (qui a aussi recours aux lettres romaines), Yoan Barouk ne cache pas qu'il voit dans l'entreprise « une entité porteuse d'espoir ». « L'idée est de montrer aux gens qu'il est possible de vivre ensemble dans une ville réputée comme problématique, explique-t-il. Que des musulmans et des juifs peuvent s'unir autour d'un projet, ce n'est qu'une question de bonne volonté. On ne prétend pas changer le monde mais si cela peut aider à calmer les choses, nous serions très satisfaits ».
Reste que, comme le fait remarquer le quotidien libéral israélien, H'échbone n'est pas la première marque de mode européenne à utiliser les lettres de l'alphabet hébraïque et autres symboles religieux. Parmi les précurseurs : « The Risky Oy Line », une ligne de prêt-à-porter imaginée par deux jeunes stylistes de Cracovie - autour des termes Houtzpah (culot), Shalom et Israël. Ou encore le collectif français « Monsta X Beautiful Monsta », fondé en 2012 à Paris, qui s'inscrit dans la tradition du streetwear, et dont l'un des t-shirts « True religion » associe la croix, l'étoile de David et le croissant

Source Fait religieux