La ministre israélienne de la Justice et négociatrice avec les Palestiniens, Tzipi Livni a justifié lundi sa rencontre à Londres, critiquée au sein du gouvernement, avec le président palestinien Mahmoud Abbas la semaine dernière. Selon Livni, il est nécessaire de poursuivre les contacts, qui ont été gelés fin avril suite à l'effondrement des pourparlers avec l'Autorité palestinienne...
"Le conflit (israélo-palestinien) continue. La politique de l'autruche n'est pas la bonne. Boycotter l'autre côté non plus", a déclaré dans un communiqué la ministre de la Justice, en charge des pourparlers avec les Palestiniens, appelant à la reprise de négociations directes.
Evoquant l'accord de réconciliation entre l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) et le Hamas islamiste (au pouvoir à Gaza) signé le 23 avril, qui scellera très prochainement un gouvernement de consensus au sein de l'Autorité palestinienne, la ministre israélienne a ajouté : "Nous ne pouvons pas ignorer la nature problématique de la réconciliation entre le Fatah et le Hamas".
Selon l'entourage du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou averti de cette rencontre entre Livni et Abbas le 15 mai à Londres, avait prévenu sa ministre "qu'elle n'y représenterait qu'elle-même et non le gouvernement israélien".
Selon cette même source, Netanyahou a également expliqué à Livni que la décision de suspendre les pourparlers avec l'OLP avant même l'échéance des neuf mois impartis aux négociations, le 29 avril, au lendemain de cet accord de réconciliation avec "le mouvement terroriste Hamas", avait été prise par l'ensemble du gouvernement israélien.
Selon le quotidien israélien Haaretz, Livni avait informé Netanyahou de son intention de rencontrer Abbas à Londres plus de 24 heures avant que la réunion ait lieu.
Le haut responsable du cabinet du premier ministre a dit que Netanyahou a rappelé à Livni qu'à la suite de l'accord de réconciliation entre le Hamas et le Fatah, Israël avait décidé de suspendre les négociations avec les Palestiniens, et qu'elle avait également voté pour cette décision.
Plus tôt samedi, le ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a été interrogé au sujet de la réunion Livni-Abbas sur la deuxième chaîne israélienne, et a abondé dans le même sens que Netanyahou.
"Le cabinet a décidé de geler les négociations avec l'Autorité palestinienne, et Livni a appuyé cette décision", a-t-il dit . "Je suppose qu'elle était à Londres et qu'elle a rencontré de manière personnelle qui qu'elle a souhaiter rencontrer. Je ne suis pas sûr que c'était lié aux négociations. Même s'ils ont joué aux échecs, c'est leur droit", a-t-il enchaîné.
Le secrétaire d'Etat américain John Kerry avait rencontré jeudi dernier Livni à Londres, quelques heures après son entrevue avec le chef de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, afin de trouver une solution à l'effondrement des pourparlers de paix israélo-palestinienne fin avril.
L'administration américaine se dit prête à "coopérer" avec le gouvernement d'unité palestinien Fatah-Hamas, qui sera annoncé officiellement dans les prochains jours, malgré l'opposition d'Israël sur cette coopération, a rapporté le quotidien israélien Haaretz lundi, citant une source officielle de la Maison Blanche.
Le Hamas est considéré comme une organisation terroriste, qui refuse de reconnaître les conditions du Quartet (ONU, Etats-Unis, Union Européenne et Russie) concernant la paix au Proche-Orient.
Selon la source, si le futur gouvernement palestinien s'accorde avec les conditions du Quartet, les Etats-Unis seraient d'accord pour continuer la coopération avec les Palestiniens.
Source I24News