Le ministre israélien des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a qualifié de "malveillant" le rapport du journal Newsweek qui accuse les espions israéliens d’avoir "franchi la ligne rouge" aux Etats-Unis. Il s’agit d’un rapport "fabriqué", selon les propos d’Avigdor Lieberman sur la radio militaire israélienne. "Nous rejetons catégoriquement ces accusations", a précisé le ministre israélien des Affaires étrangères qui a écarté toute possibilité d’implication de l’Etat d’Israël, directement ou indirectement, dans des activités d’espionnage à l’encontre des Etats-Unis...
La diplomatie israélienne a répondu mardi aux accusations de hauts responsables du renseignement américains, retranscrites dans un rapport publié dans le journal Newsweek, selon lesquelles Israël aurait franchi la ligne rouge en matière d'espionnage.
"Israël ne mène aucune activité d’espionnage à l’encontre des Etats-Unis et condamne toute tentative de porter atteinte à Israël par le biais de fausses accusations", a indiqué l'ambassade d'Israël dans un communiqué.
Un haut diplomate israélien à Jérusalem a déclaré qu’Israël enverrait un message fort aux Etats-Unis en réponse aux accusations. Selon cette source, la réponse israélienne irait même jusqu’à condamner "les marques d’antisémitisme" que portent certaines de ces attaques.
Selon le rapport publié dans Newsweek, “les efforts déployés par Jérusalem pour dérober des secrets américains sous couvert d’accords commerciaux et de contrats technologiques ont franchi la ligne rouge (...) et sont allés bien au-delà des activités menées par d’autres alliés proches des Etats-Unis tels que l’Allemagne, la France, la Grande-Bretagne et le Japon”.
“Les sionistes envoyaient des espions aux Etats-Unis avant même que l’Etat d’Israël n'existe, afin de récolter de l’argent et des équipements pour leur cause et le futur Etat”, indique également le rapport.
Selon les auteurs du rapport, l’industrie américaine et des secrets dans le domaine technologique seraient les principales cibles de l’espionnage israélien.
"Israël est le seul pays, parmi tous les alliés des Etats-Unis, qui continue de franchir la ligne rouge en matière d'espionnage", a affirmé un ancien membre du Congrès, cité dans le rapport.
L’ancien ambassadeur d’Israël aux Etats-Unis, Michael Oren, a vivement critiqué ces accusations et nié toute implication israélienne dans des activités d’espionnage sur le sol américain.
“Israël n’espionne plus les Etats-Unis depuis l’incident avec Jonathan Pollard”, a-t-il indiqué, “Israël n’espionne pas les Etats-Unis, point.”
“Je ne suis au courant d’aucun espionnage industriel, il y a des espions dans le monde du business, mais le gouvernement israélien n’est pas lié à cela”, a précisé l’ex-ambassadeur.
“Concernant le rapport, deux points restent à clarifier à mes yeux”, a expliqué Michael Oren, “les accusations sont-elles dirigées contre Israël ou contre les Israéliens, et qui exactement est à l’origine de ces déclarations?”
Un haut diplomate israélien a également indiqué sous couvert d’anonymat que depuis l’Affaire Pollard, “Israël faisait très attention” et que tout était “coordonné avec les Etats-Unis”.
La source a également estimé que quelqu’un essayait de faire capoter le projet d'ajouter Israël aux 38 pays du programme Visa Waiver, qui permettrait aux Israéliens d'entrer aux Etats-Unis sans visa.
Washington refuse depuis plusieurs années qu'Israël prenne part à ce programme. Les Etats-Unis ont notamment invoqué les mauvais traitements réservés à certains de ses ressortissants au Moyen-Orient par des gardes-frontières israéliens et l'augmentation du nombre d'Israéliens restés aux États-Unis illégalement au-delà du temps autorisé par leur visa.
En avril dernier, la communauté du renseignement américain avait fait part de ses inquiétudes concernant le projet d'intégrer Israël aux pays du programme Visa Waiver.
"La communauté du renseignement américain craint que permettre à Israël d'adhérer au programme Visa Waiver (exemption de visa) ne facilite l'entrée d'espions israéliens dans le pays", avait affirmé un conseiller de la Chambre haute.
Source I24News
