Le Guide Suprême, l’Ayatollah Ali Khamenei a jeté un gros pavé dans la mare de la diplomatie nucléaire, dimanche 11 mai. Moins d’une semaine avant le prochain cycle avec les six puissances mondiales, il a déclaré : « Les Gardiens de la Révolution ne doivent, absolument pas se statisfaire du niveau actuel [de production de missiles]. Ils doivent en produire en masse »...
Faisant référence aux inquiétudes de l’Occident que l’Iran conçoivent des missiles capables de transporter des ogives nucléaires, Khamenei a affirmé : « Ils s’attendent à ce que nous limitions le programme de missiles, alors qu’ils menacent continuellement l’Iran d’une action militaire. C’est donc une attente aussi stupide qu’idiote ».
Khamenei s’exprimait au cours d’une visite à une exposition aéronautique, organisée par les Gardiens de la Révolution (CGRI), qui sont responsables des programmes nucléaire et missiliers de l’Iran.
Au cours de ces dernières semaines, Washington, Téhéran, Moscou et l’Agence à l’Energie Atomique à Vienne ont fait couler à flots une courant de reportages optimistes sur les progrès réalisés pour élaborer un accord nucléaire définitif et quant à l’observance fidèle de l’accord intérimaire signé en novembre dernier, par Téhéran.
Les sources de Debkafile, cependant, persistaient à souligner que ces progrès n’étaient possibles que parce que les six puissances, menées par les Etats-Unis, s’interdisaient d’aborder les dimensions militaires du programme nucléaire iranien et la planification de sa production de missiles pour transporter des ogives nucléaires. Par conséquent, le texte de l’accord définitif, élaboré en collaboration avec l’équipe iranienne, sous l’égide du Président Hassan Rouhani, se gardait bien d’aborder l’aspect militaire du programme nucléaire.
Depuis quelques temps, principalement sous la pression d’Israël, Washington a dû informer Téhéran qu’il n’existait pas d’échappatoire à l’ouverture de la discussion sur les moyens de restreindre les dimensions de l’armement de son programme nucléaire et des projets de missiles balistiques.
D’où le furieux retour de Khamenei – destine à contraindre l’Administration Obama à céder du terrain sur ces exigences ou se préparer à ce que la diplomatie nucléaire explose en plein vol.
Des sources iraniennes exclusives révèlent une autre raison à cette pugnacité du Guide suprême. Les chefs radicaux des Gardiens de la révolution ont fait savoir clairement qu’ils ne renonceront jamais à l’arme nucléaire. Plus les négociations approchent de l’échéance d’un accord, plus proche se trouve Téhéran d’un coup militaire qui chasserait le Président Rouhani et réduirait le Guide Suprême à une personnage de figuration.
Khamenei lit clairement le message sur le mur et, se retrouvant placé entre la marteau et l’enclume, il a décidé qu’il ferait mieux de se montrer ferme, contre toute concession supplémentaire – même si cela signifait de devoir sacrifier la diplomatie nucléaire et ses gratifications économiques.
Source JerusalemPlus