mercredi 9 avril 2014

Rencontre d'urgence Abbas - Ligue arabe au Caire


Alors que le président de l'Autorité palestinienne se rend mardi au Caire pour une réunion d'urgence avec les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe, l'organisation a affirmé qu'Israël n'a pas de "véritable désir" de conclure un accord de paix avec les Palestiniens mais que des progrès étaient encore possibles...



"Nous pensons toujours que les États-Unis ont un rôle dans la promotion du processus de paix," a dit le secrétaire général adjoint Ahmed Ben Helli de l'organisation dans un communiqué cité dans les médias arabes.
"Les faits accomplis d'Israël sur le terrain indiquent que le négociateur israélien n'a pas de véritable volonté de faire avancer la paix", a ajouté le communiqué.
Lors de sa rencontre avec les ministres des AE des membres de l'organisation mardi, Abbas envisage de demander un soutien politique et économique et de mettre à jour les ministres sur les derniers développements dans les négociations de paix, y compris les menaces israéliennes de prendre des mesures punitives contre l'Autorité palestinienne (AP) après avoir fait application à 15 traités internationaux, selon l'agence d'information palestinienne Ma'an.
Des responsables palestiniens ont ajouté que si les pourparlers de paix échouent, l'AP allait demander l'adhésion à 48 organisations et conventions internationales supplémentaires.


" Un écart persiste "

Ces annonces surviennent alors que lundi, la porte-parole du département d'Etat américain Jennifer Psaki a affirmé qu'un "écart" persiste entre les positions israélienne et palestinienne, après une seconde rencontre tripartite entre négociateurs israéliens et palestiniens et médiateurs américains lundi.
"A la demande des parties, les Etats-Unis ont facilité ce soir une rencontre entre négociateurs israéliens et palestiniens pour poursuivre l'effort intense destiné à régler les différences", a écrit dans un bref communiqué la porte-parole de la diplomatie américaine, Jennifer Psaki.
"Il reste un écart mais les deux parties sont engagées à le réduire", a-t-elle assuré.
Cette réunion avait déjà été annoncée par la médiation américaine et le camp palestinien. Elle fait suite à une longue rencontre nocturne dimanche à Jérusalem qualifiée de "sérieuse et constructive" par Psaki entre les chefs de délégation, la ministre israélienne de la Justice Tzipi Livni, et le négociateur palestinien Saëb Erakat avec l'émissaire américain Martin Indyk.
Depuis plusieurs jours, les négociations traversent une crise profonde et les parties se rejettent mutuellement la responsabilité de l'échec rencontré. D'une part les Palestiniens accusent Israël d'avoir saboté les pourparlers en annulant la libération du dernier contingent de prisonniers palestiniens, d'autre part, Israël pointe du doigt l'Autorité palestinienne pour ne pas respecter ses engagements en menant des actions unilatérales auprès de multiples organisations de l'ONU.
Le président américain Barack Obama et le vice-Président Joe Biden rencontreront le secrétaire d'Etat John Kerry mardi, pour évaluer l'avenir des pourparlers de paix sous commandement américain entre Israël et les Palestiniens, qui sont sur le point de s'effondrer.
Kerry se fera également probablement mardi sur sa stratégie au Moyen-Orient lors d'une audition au Congrès.
Kerry va témoigner sur le budget du Département d'Etat devant le Comité des relations étrangères du Sénat, lors d'une audience au cours de laquelle les critiques de la conduite de la politique étrangère se feront entendre.
Selon le site d'information Times of Israel, il est possible que Kerry renconte mercredi son homologue israélien Avigdor Lieberman, qui a déclaré dimanche être maintenant opposé à tout accord sous l'égide de Kerry.

De nouvelles élections?

Le ministre israélien des Affaires étrangères a déclaré dimanche à la conférence annuelle du Jerusalem Post qu'il s'opposait désormais à tout "accord" sous l'égide du secrétaire d'Etat américain John Kerry dans le cadre des pourparlers, et s'est par ailleurs prononcée en faveur d'élections anticipées en Israël, précisant qu'un retour à "l'accord-cadre" de John Kerry était inenvisageable.
"Le gouvernement a trois options: libérer les prisonniers, même si les Palestiniens ont trahi leur promesse, former une nouvelle coalition gouvernementale ou organiser des élections. Cette dernière option est préférable", a affirmé à New-York le chef du parti nationaliste Israel Beitenou.
De son côté, le chef de l'opposition et président du parti Avoda, Yitshak Herzog, a affirmé que les déclarations d'Avigdor Lieberman sont "un espoir et non pas une menace".
Aux termes de l'accord de juillet 2013, les Palestiniens avaient consenti à suspendre toute démarche d'adhésion aux organisations et conventions internationales pendant les neuf mois impartis aux pourparlers, en échange de la libération par Israël de quatre contingents de prisonniers incarcérés avant les Accords d'Oslo en 1993.
Israël a refusé de libérer le dernier contingent de prisonniers palestiniens, en raison du manque d'assurance palestinienne de la poursuite des négociations au-delà du 29 avril et en raison de l'identité de plusieurs prisonniers, détenteurs de la citoyenneté israélienne.
En représailles, l'Autorité palestinienne a rapidement fait sa demande d'adhésion à 15 instances de l'ONU et a exigé qu'Israël se soumette à 7 exigences avant toute poursuite des négociations. Parmi elles, la reconnaissance de Jérusalem-Est comme capitale de l'Etat palestinien, le retour aux frontières de 1967 et le gel immédiat des constructions en Cisjordanie.
Source I24News