mardi 8 avril 2014

900 000 Israéliens souffrent de sous-alimentation

 
Pour la première fois, le rapport du contrôleur de l'Etat décrit très clairement l'échec des autorités dans la planification et l'application d'un programme pour assurer une alimentation digne aux centaines de milliers de familles israéliennes vivant dans la précarité. Le contrôleur fait également part de ses doutes quant au programme du gouvernement actuel...



Des retards bureaucratiques incompréhensibles, des budgets n'atteignant pas leur destination et le recours systématique à des philantropes américains pour nourrir des citoyens israéliens, ce sont une partie des principaux reproches formulés dans le cinglant rapport du contrôleur de l'Etat Yossef Shapira publié lundi. Ce dernier fustige l'Etat pour son traitement pour le moins insatisfaisant des centaines de milliers de personnes qui vivent dans le dénuement en Israël au point de ressentir la faim.
Les conclusions du rapport Shapira peuvent se résumer en un mot : " destruction ".
Elles indiquent l'absence d'une ligne politique et l'incapacité d'appliquer un programme d'ampleur nationale pour venir à bout du fléau que représente la pénurie alimentaire.
Le contrôleur de l'Etat n'est pas impressionné par les déclarations du ministre des Affaires sociales Meir Cohen (Yesh Atid) selon lesquelles l'Etat devrait injecter 230 millions de shekels('un peu moins de 50 millions d'euros) pour fournir de la nourriture à 130.000 écoliers et autres nécessiteux.
D'autant, selon le contrôleur, que ce programme, présenté en janvier 2014, aurait dû être mis en oeuvre bien avant la Pâque juive (Pessah) qui débute lundi prochain alors qu'il n'a toujours pas débuté en raison d'une polémique entre le ministère des Affaires sociales et celui de la Justice sur les modalités du transfert de ce budget aux associations caritatives. Le rapport pointe ainsi, selon lui, une preuve supplémentaire de la gestion défaillante par l'Etat de ses obligations alimentaires à l'égard des populations en situation de précarité.
Selon les chiffres de l'Assurance nationale (Bitouah Leoumi), en 2012, 300.000 familles ont indiqué être en état de précarité alimentaire signifiant qu'elles n'avaient pas été en mesure de se nourrir pendant un jour entier ou ayant dû réduire la quantité de nourriture pendant plusieurs mois dans l'année.
Selon le dernier rapport de l'Assurance nationale publié lundi, ce sont cette fois 330.000 familles (près de 900.000 personnes et 18,3% de la population) qui sont actuellement dans cette situation, soit une augmentation de 10% par rapport à 2012.
Le rapport du contrôleur de l'Etat indique que les Arabes israéliens constituent la moitié de la population concernée.

Source I24News