mardi 14 janvier 2014

Janvier 2014 à Bordeaux : un mois du souvenir hautement symbolique


Alors qu’à Bordeaux l’actualité se focalise encore sur Dieudonné, qui doit s’y produire le 26 janvier, il est des coïncidences calendaires très symboliques. Du 12 au 23 janvier, la ville commémore le 70ème anniversaire des rafles de décembre 1943 et janvier 1944, qui ont vu la Grande synagogue de la ville transformée en camp d’internement. Au cours de ces rafles, le grand rabbin Joseph Cohen ainsi que le personnel de l’UGIF et du Consistoire seront arrêtés, la synagogue pillée et transformée en prison, les juifs français livrés par le régime de Vichy à la police allemande, avant d’être déportés à Auschwitz pour un grand nombre d’entre-eux.

Les commémorations officielles qui auront lieu le 12 janvier à 11h à la Grande synagogue de Bordeaux sont d’une portée symbolique importante : les discours du Préfet Michel Delpuech et du maire de la ville Alain Juppé, qui a été le premier maire de France à faire savoir qu’il mettrait tout en œuvre pour faire appliquer la circulaire de Manuel Valls concernant  le spectacle « Le Mur » de Dieudonné, sont très attendus.
Un concert intitulé «Les lumières du souvenir» aura lieu à la Grande synagogue de Bordeaux le 18 janvier à 20h30 avec le baryton Mickaël Guedj, le pianiste Hervé N’Kaoua, le violoniste Samuel Nemtanu et la Chorale de la Grande synagogue de Bordeaux, sous la direction d’Alexis Duffaure. Au programme : Beethoven, Duparc, Fauré, Massenet, Milhaud, Ravel, Weinberg et des airs liturgiques en hébreu.
Les 22 et 23 janvier, le Musée d’Aquitaine accueille un colloque historique consacré à la radicalisation des persécutions antisémites en France de l’automne 1943 au printemps 1944. Ce colloque est organisé par l’historien Philippe Souleau avec l’Association cultuelle israélite de Gironde (ACIG) et l’association Anonymes, Justes et Persécutés pendant la période Nazie, avec le témoignage du neuropsychiatre Boris Cyrulnik qui réchappa de l’une des rafles de cette période à l’âge de 6 ans. (programme complet accessible ici).
Enfin, du 23 janvier au 31 mars, la synagogue revivra, sous la forme d’une installation visuelle inédite, les heures sombres de ces rafles grâce au travail de Carole Lemée, docteur en anthropologie sociale et culturelle. Intitulée «Convoi Bordeaux-Drancy du 12 janvier 1944, arrestations, internements, déportations», cette exposition restitue les processus de persécution subis, leurs phases, et le devenir des victimes. Elle présente pour la première fois des archives d’époque institutionnelles et familiales, ainsi que des témoignages concernant cette période de la Shoah vécue à Bordeaux et dans sa région. Ce travail historique a une valeur pédagogique immense, c’est pourquoi l’exposition sera ouverte aux scolaires sur rendez-vous jusqu’au 31 mars. Tous ces événements, organisés par l’ACIG, sont soutenus par de nombreuses institutions bordelaises et en Aquitaine.
Source JewPop