dimanche 17 novembre 2013

Visites des dirigeants français en Israël : des précédents très tendus


Coups de feu, coups de pierres et coups de sang... Retour sur quelques épisodes qui ont compliqué les visites d'anciens chef d'État ou de gouvernement français en Israël et dans les territoires palestiniens. En pleins pourparlers de paix entre Israéliens et Palestiniens et négociations sur le nucléaire iranien, le président François Hollande sera à partir de dimanche au Proche-Orient. Une visite de trois jours qui doit le mener en Israël et dans les territoires palestiniens, accompagné d'une demi-douzaine de ministres et d'une quarantaine de dirigeants d'entreprises. L'objectif? «Encourager» les négociations de paix et relancer des relations économiques et commerciales, la France n'étant que le 11e fournisseur de l'Etat hébreu.


Après un couac diplomatique frôlé le mois dernier à propos de de la venue de François Hollande au parlement israélien, tout a été fait aussi, assure-t-on à Paris, pour que l'ensemble de la visite se déroule «sereinement», loin des incidents ayant entachés les précédents voyages de dirigeants français dans la région:

 • Le 24 juin 2008: coups de feu à l'aéorport de Tel-Aviv lors du départ Nicolas Sarkozy
Alors que le président Nicolas Sarkozy s'apprête à quitter l'aéroport israélien de Tel-Aviv, un coup de feu retentit. Croyant à l'attentat, les services de sécurité font évacuer le tarmac, la cérémonie de départ est brutalement interrompue. «Un garde-frontière s'est suicidé à l'aéroport Ben Gourion au moment où le président français Sarkozy était sur le point de partir», expliquera plus tard la police.


• 26 février 2000: Lionel Jospin se fait caillasser par des manifestants palestiniens
Ce jour-là, le premier ministre d'alors, Lionel Jospin, est invité à s'exprimer à l'Université palestinienne de Bir-Zeit, en Cisjordanie. Pour avoir qualifié de «terroristes» les actions du Hezbollah libanais, le chef du gouvernement est violemment pris à partie: il fuit l'université sous une pluie de pierres et sous les huées de centaines de manifestants palestiniens. Il est même légèrement blessé à la tête. Le président de l'Autorité palestinienne Yasser Arafat présente ses excuses au premier ministre, mais Lionel Jospin achève son voyage au Proche-Orient dans la confusion. Suite à cet incident, le président Jacques Chirac sermonne son premier ministre, lui rappelant «l‘esprit de confiance et d'impartialité» avec lequel la France doit traiter les relations entre Israël et le Liban.

• Le 22 octobre 1996: Jacques Chirac s'agace de la pression des services de sécurité israéliens
Alors qu'il visite la vieille ville de Jérusalem, le président Jacques Chirac est exaspéré par l'omniprésence et les méthodes musclées du service d'ordre israélien. Au bout d'un moment, il explose: «Qu'est-ce qu'il y a encore comme problème? Je commence à en avoir assez! What do you want? Me to go back to my plane, and go back to France? Is that what you want? Then let them go. Let them do. No, that's... no danger, no problem. This is not a method. This is provocation!». Plus tard, le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou présente ses excuses, puis Jacques Chirac assure que l'incident «est clos». Son coup de sang lui vaut d'être accueilli en héros le lendemain à Ramallah, en Cisjordanie.


• 4 mars 1982: devant la Knesset, François Mitterrand évoque la question de l'autodétermination palestinienne
Invité à s'exprimer à la Knesset, François Mitterrand, premier président français à se rendre en Israël, rappelle l'attachement historique du peuple français à l'existence et à la sécurité d'Israël. Mais il brise aussi un tabou, devenant le premier dirigeant d'un grand pays occidental a appeler de ses voeux la création d'un «État palestinien». «On ne peut demander à quiconque de renoncer à son identité», déclare-t-il alors. «Il appartient aux Palestiniens comme aux autres de décider eux-mêmes de leur sort», «dans le respect du droit des autres». «Le principal obstacle à l'amitié profonde de la France et d'Israël est le soutien de la France au principe d'un État palestinien», replique le premier ministre israélien Menachem Begin.

Source Le Figaro