Le président des États-Unis Barack Obama a qualifié samedi de première étape importante l’accord intérimaire conclu avec l’Iran sur son programme nucléaire, tout en soulignant que d’énormes difficultés persistaient dans ce dossier.
Lors d’une intervention solennelle depuis la Maison Blanche, M. Obama a aussi assuré que cet accord obtenu à l’arraché à Genève barre le chemin le plus évident de la république islamique vers une bombe atomique.
Selon un haut responsable américain, cet accord, en substance arrête les progrès du programme nucléaire de l’Iran et ne reconnaît pas le droit à l’enrichissement du pays.
Selon ce responsable s’exprimant sous couvert de l’anonymat, l’accord intérimaire prévoit de neutraliser les stocks (de combustible nucléaire) enrichi à 20%, et énonce le principe d’inspections poussées des sites nucléaires iraniens.
M. Obama a affirmé pour sa part que pour la première fois en presque une décennie, nous avons arrêté les progrès du programme nucléaire iranien, et des volets cruciaux du programme seront annulés.
De nouvelles inspections donneront un large accès aux équipements nucléaires iraniens et permettront à la communauté internationale de vérifier si l’Iran tient ses engagements, a promis le président américain.
M. Obama, qui depuis sa campagne électorale de 2007-2008 a professé l’idée de tendre la main aux ennemis des Etats-Unis, dont l’Iran, tout en oeuvrant à renforcer un régime de sanctions qui a étranglé l’économie de ce pays, a souligné qu’avec l’élection d’un nouveau président iranien cette année, une ouverture diplomatique a émergé.
Fin septembre, M. Obama s’était entretenu au téléphone avec le nouveau dirigeant, Hassan Rohani, une première dans les relations entre les deux pays depuis la révolution islamique de 1979 qui avait débouché sur la rupture de leurs relations diplomatiques.
M. Obama a pris soin d’expliquer à ses compatriotes que l’accord de Genève n’était qu’intérimaire et devait préparer le terrain à un marché de plus grande ampleur.
Grâce à cet accord, l’Iran ne peut pas utiliser les négociations pour couvrir les avancées de son programme nucléaire, soupçonné d’avoir des visées militaires, a ajouté le dirigeant américain.
De notre côté, les Etats-Unis et leurs alliés se sont mis d’accord pour accorder à l’Iran un allègement modeste (des sanctions) tout en continuant à appliquer les plus sévères, a-t-il assuré.
A ce titre, et pour donner une chance aux négociations d’aboutir, M. Obama a exhorté le Congrès à s’abstenir d’adopter de nouvelles sanctions contre l’Iran, comme certains élus le souhaitaient après l’échec des premiers rounds de négociations à Genève.
Le président a promis que la résolution des Etats-Unis restera forte, tout comme nos engagements envers nos amis et nos alliés, en particulier Israël et nos partenaires du Golfe, qui ont de bonnes raisons d’être sceptiques vis-à-vis des intentions de l’Iran.
A Genève, le secrétaire d’Etat John Kerry s’est lui aussi employé à rassurer ces pays qui s’estiment menacés par les ambitions nucléaires de Téhéran: l’accord rendra le monde, Israël et nos partenaires plus sûrs, a-t-il dit.
En fin de compte, seule la diplomatie peut aboutir à une solution durable au défi que représente le programme nucléaire iranien. En tant que président et commandant en chef (des forces armées), je ferai tout le nécessaire pour empêcher l’Iran d’obtenir une arme nucléaire, a affirmé M. Obama.
Mais j’ai la responsabilité d’essayer de résoudre nos différends de façon pacifique, plutôt que (nous) jeter dans un conflit. Aujourd’hui, nous avons une vraie occasion de parvenir à un accord complet et pacifique et je pense que nous devons le mettre à l’épreuve, a-t-il plaidé, tout en prévenant que ce ne sera pas facile (…) d’énormes difficultés persistent.Source JerusalemPlus