mardi 19 novembre 2013

A Ramallah, François Hollande explique à Abbas qu’il n’y aura pas de « retour des réfugiés »


François Hollande a exhorté lundi les Palestiniens à « faire des gestes » pour permettre la conclusion d’un accord de paix avec Israël. Le chef de l’Etat français a passé entre deux et trois heures à Ramallah, étape palestinienne de son premier voyage de président au Proche-Orient, où il s’est dit soucieux d’être « utile à la paix » sans « vouloir faire plus pour les uns ou pour les autres ». « Nous sommes à vos côtés et en même temps nous sommes conscients que c’est dans ces derniers moments que tout peut se bloquer », a-t-il dit lors d’une conférence de presse commune avec le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.


« Il faut faire les gestes, toujours les gestes, parce que c’est le dernier geste qui va compter », a-t-il dit à Ramallah, au moment où la relance du processus de paix est fragilisée par la récente démission de la délégation palestinienne aux négociations.
« La France fait confiance et à Israël et à l’Autorité palestinienne pour trouver l’issue », a-t-il ajouté en précisant qu’il ne revenait pas à Paris de dire ce qu’elle devait être, tout en donnant les grandes lignes : « Deux Etats pour deux peuples, avec Jérusalem comme capitale des deux Etats si les deux protagonistes trouvent un accord dans ce sens;. » Une phrase pleine de bon sens qui prouve que la France ne cherche pas à imposer la division de Jérusalem. Mais qu’elle l’acceptera si Israël en fait la concession !
Il ajoute ensuite qu’il faudra trouver « une issue réaliste concernant le problème des réfugiés » – un indicateur très clair de ce que pense le Président Hollande sur cette affaire: ils n’iront pas déséquilibrer la démographie de l’Etat Juif !
Il a aussi évoqué des « frontières sûres » de l’Etat Juif et la possibilité d’un échange de territoires et de mécanismes de compensation.
Le président français, qui doit s’adresser ce lundi à la Knesset, a réaffirmé que des gestes avaient été posés côté israélien, comme la libération des prisonniers.
Interrogé sur l’équilibre de son soutien aux parties israélienne et palestinienne, le président français a répondu ne pas chercher « un équilibre, une espèce de parallélisme des forces », mais les moyens d’ »être utile à la paix.
Mahmoud Abbas s’est déclaré pour sa part « rassuré par son hôte, dont le propos lui a paru « équilibré, sage et juste ». Notons que, selon l’AFP, il aurait demandé l’arrêt total des construction israélienne dans les implantations de Judée et de Samarie.
François Hollande avait débuté la journée par une visite du domaine de Sainte-Anne, site religieux administré par la France et situé à Jérusalem-Est.
A la différence de l’ancien président Jacques Chirac, qui s’était promené en 1996 dans la vieille ville de Jérusalem, s’énervant au passage contre les forces de sécurité israéliennes trop présentes à son goût, François Hollande s’est contenté d’une visite du site suivi de rencontre avec des dignitaires chrétiens, puis des membres de la société civile israélienne.
En réponse à la préoccupation d’un religieux sur une menace de taxation du domaine de Sainte-Anne, jusqu’ici exonéré de taxes foncières, François Hollande s’est permis une incursion dans la politique française, dominée par le « ras-le-bol fiscal ».
« La fiscalité est décidément partout présente… », a-t-il plaisanté.
Beaucoup moins drôle: il a été forcé de se rendre sur la tombe du terroriste Yasser Arafat. « Il s’agit du protocole palestinien. C’est une obligation pour tout chef d’Etat étranger qui se rend ici, quand un officiel va en Israël, il est obligé d’aller à Yad Vashem. Quand il va à Ramallah, il doit se rendre sur la tombe d’Arafat. »

Source JerusalemPlus