mardi 8 octobre 2013

Un état juif plutot que la Cisjordanie, les tendances dans l'opinion publique israélienne


Près des deux tiers des Juifs israéliens estiment qu'il est plus important de maintenir une majorité démographique juive dans leur pays, plutôt que de chercher un maintien de souveraineté territoriale en Cisjordanie. Seuls 21 pour cent des répondants pensent l'inverse, et 7% estiment que les deux propositions sont d'égale importance.


Telles sont les conclusions de "l'Indice de la démocratie israélienne" 2013, publiée dimanche par le Centre Guttman d'étude sur la démocratie. Cet indice, publié chaque année depuis 2003, mesure les tendances de l'opinion publique.
Les résultats indiquent également ce qui pourrait être considéré comme une "normalisation" de l'attitude des Juifs israéliens envers les citoyens arabes du pays .
44 pour cent des répondants juifs se sont déclarés favorables à des politiques gouvernementales qui encouragent l'émigration arabe. Ils étaient 54% en 2009, et 51% en 2010, une baisse significative qui se confirme et s'accélère donc.
De même, en termes de vie quotidienne, l'enquête montre que les arabes ne sont plus en tête de liste des voisins jugés "indésirables" ; ils sont désormais remplacés par les "travailleurs étrangers", notamment les migrants illégaux.
Une majorité d'israéliens juifs (près de 57%) déclare que la présence de travailleurs étrangers en tant que voisins les dérangerait ; le pourcentage tombe à 48% pour une famille arabe, 30% pour un couple homosexuel, 21% pour des voisins haredim (juifs orthodoxes), …
Concernant les arabes israéliens, ils seraient dérangés 46% par le voisinage d'un couple homosexuel, à 42% par celui d'une famille juive, et à 31% par la présence dans leur voisinage de travailleurs étrangers.
Une grande majorité des Israéliens juifs (63 pour cent) estime que les soldats n'ont pas le droit de refuser de servir en Cisjordanie, parce "qu'ils seraient opposés à l'occupation".
De même, une majorité pense qu'aucun soldat n'a le droit de refuser d'exécuter un ordre d'évacuation d'une implantation juive en Cisjordanie –encore une fois pour des raisons qui heurteraient ses opinions.
Plus de la moitié des Juifs israéliens (52 pour cent) déclarent que les organisations de défense des droits civiques, tels l'Association pour les droits civils en Israël ( ACRI) et B'Tselem , nuisent à l' Etat, tandis que 36 pour cent pensent le contraire.
Une légère majorité des répondants juifs (51%) estime que les israéliens juifs ne doivent pas avoir plus de droits que les citoyens non juifs, mais ils sont une large majorité (67%) à considérer que les décisions importantes en matière de sécurité et de paix doivent être prises par les citoyens juifs, comme celles sur les décisions socio-économiques majeures (57%).
Les trois quarts des israéliens Juifs estiment qu'Israël peut être à la fois un état juif et démocratique, une opinion partagée par seulement un tiers des répondants arabes.
Environ un tiers des répondants juifs pensent que la "composante juive" de la définition d'Israël en tant qu'Etat juif et démocratique est plus importante, tandis que 29 pour cent attachent une plus grande importance au mot "démocratique".
Le pourcentage de répondants qui préfèrent la définition combinée "juif et démocratique" a diminué de façon constante au cours des dernières années, atteignant 37 pour cent cette année.
La part des répondants juifs qui choisiraient les principes démocratiques sur la loi religieuse juive en cas de conflit entre les deux notions est de 43 pour cent - beaucoup plus élevé que les 28 pour cent qui opteraient pour cette dernière.
Une écrasante majorité (83%) des Israéliens juifs affirme qu'ils sont fiers d'être Israéliens et les deux tiers se sentent totalement intégrés à l'état… et à ses problèmes.
Parmi les Arabes, 40 pour cent déclarent se sentir fiers d'être israélien ou avoir un sentiment d'appartenance au pays (28 pour cent) .
Comme dans les enquêtes précédentes, l'armée arrive en tête de liste des jugées dignes de confiance par les Israéliens juifs , suivi par le président d'Israël.
Parmi les citoyens arabes, la Cour suprême arrive en tête de liste, suivie par les médias.
Bien que la perception de la performance des parlementaires de la Knesset se soit quelque peu améliorée par rapport aux enquêtes précédentes, plus des deux tiers des Israéliens estiment toujours que leurs hommes politiques sont plus préoccupés par leurs propres intérêts que ceux du public et du pays.


Source Israel Infos