Dans le cadre de la Journée Mondiale contre la peine de mort qui se tient depuis 2003, tous les 10 octobre, l’Assemblée nationale accueillera un séminaire des parlementaires de la région Afrique du Nord-Moyen-Orient pour débattre de la peine de mort. La France, pour l’occasion, a tenu à inviter un député de l’organisation terroriste du Hezbollah.
Le député Ali Fayad, membre du bloc de la Résistance, a été invité officiellement par les autorités françaises pour participer avec deux de ses collègues, Samir el-Jisr et Ghassan Moukheiber, à cette conférence.
Les députés ont été sciemment choisis en raison de l’opinion sur la peine de mort de leur parti ou blocs qu’ils représentent.
Si le député Ghassan Moukheiber est connu au Liban pour son activisme en faveur des droits de l’homme et contre la peine capitale, et si Samir el-Jisr, en tant qu’ancien ministre de la Justice et en tant qu’avocat, a aussi une position plutôt favorable à cette abolition, le Dr Ali Fayad qui représente officiellement le Hezbollah y est hostile. L’organisation terroriste dont il est membre, a réclamé, à plusieurs reprises, la peine capitale pour les “collaborateurs” libanais accusés d’espionnage pour le compte d’Israël.
Ghassan Moukheiber
Selon une source parlementaire libanaise, ce n’est pas le président de la Chambre des députés libanais qui a choisi les élus devant participer à ce débat, mais l’ambassade de France à Beyrouth.
Fin juillet, les ministres européens des Affaires étrangères ont inscrit “la branche armée” du Hezbollah sur la liste des organisations terroristes de l’UE, tout en assurant vouloir continuer à dialoguer avec ses “responsables politiques”.
Les familles des victimes du Hezbollah apprécieront le geste “symbolique” de la France.
Le 23 octobre prochain marquera le 30e anniversaire de l’attentat du Drakkar qui a coutée la vie à 305 personnes (241 militaires américains, 58 militaires français et 6 civils libanais). Un attentat revendiqué par le groupe terroriste Hezbollah.