lundi 9 septembre 2013

Pour le Hezbollah, « Israël a peur de la résistance et de sa force »


Le vice-président du conseil exécutif du Hezbollah, cheikh Nabil Kaouk, a affirmé que « la destruction de la Syrie a pour but de cerner la résistance afin de l’affaiblir ». Prenant la parole au cours d’une cérémonie religieuse organisée dans la localité de Aynata, au Liban-Sud, cheikh Kaouk a commenté la conjoncture présente sur le double plan local et régional à la lumière, notamment, des développements en cours en Syrie. « Le principal obstacle qui se dresse sur la voie d’Israël et de l’Amérique dans la région réside dans la stratégie de la résistance, a notamment déclaré le responsable hezbollahi.


Ce qui protège le Liban des perspectives de guerre israélienne et ce qui fait peur à Israël et qui le tient coi, c’est la présence de la résistance (le Hezbollah), sa force et sa vigilance. La conjoncture dans la région se prête à une agression de la part d’Israël. Ils auront beau menacé et mobilisé leurs forces, ils doivent savoir qu’il existe au Liban des dizaines de milliers de résistants qui attendent avec impatience l’heure qui leur permettra de remporter des victoires. »
Et cheikh Kaouk de poursuivre : « Il existe au plan interne des factions qui s’emploient à mener une guerre d’usure contre la résistance, et parallèlement, des résolutions et des lois internationales sont adoptées, de même que des menaces sont proférées dans le but de saigner à blanc la résistance. Mais ils ont échoué car aucune armée au monde n’est en mesure d’humilier et d’intimider la résistance ou de briser sa volonté. Les concentrations de forces (militaires) et les menaces laissent penser qu’une agression se prépare contre la Syrie et c’est la résistance qui est dans le collimateur. Ils visent la Syrie non pas pour des considérations en rapport avec la démocratie ou les réformes politiques, mais pour modifier le rôle et l’identité de la Syrie en tant que force résistante. En détruisant la Syrie, leur objectif était de cerner et d’affaiblir la résistance. »
« Tous les masques sont tombés, a ajouté cheikh Kaouk. Le problème ne se pose pas en termes de résistance populaire dont l’objectif est d’obtenir des droits et des réformes en Syrie. Ce prétexte ne convainc plus personne. Le sous-traitant a échoué dans sa mission visant à réaliser les objectifs des comploteurs, et de ce fait, c’est maintenant le commanditaire qui entre en jeu. Celui qui finançait et fournissait des armes de façon secrète s’emploie aujourd’hui à financer publiquement l’agression. »
Évoquant en outre la conjoncture locale, cheikh Kaouk a invité le 14 Mars à « ne pas miser sur l’agression contre la Syrie dans l’espoir de bouleverser le rapport de forces au plan interne ». Le responsable hezbollahi a fait état dans ce cadre d’une « décision régionale qui a été prise d’ajourner la formation du gouvernement dans l’attente du résultat de l’agression contre la Syrie ». « Croient-ils que l’aboutissement de l’agression contre la Syrie sera en leur faveur ? s’est interrogé à ce propos cheikh Kaouk. Ont-ils envisagé la possibilité que l’agression contre la Syrie pourrait échouer ? (...). Les forces du 14 Mars se trompent en misant sur cette agression », a conclu cheikh Kaouk qui a appelé dans ce cadre à la formation dans les plus brefs délais d’un gouvernement regroupant toutes les factions locales.
Abondant le même sens, le député Ali Fayad, membre du bloc parlementaire du Hezbollah, a fait assumer au 14 Mars « et à ses parrains régionaux » la responsabilité de l’impasse gouvernementale, affirmant que ce camp « bloque à dessein la formation du gouvernement, de même qu’il paralyse le Parlement car il a la conviction que des changements se produiront prochainement en Syrie ». Dans une allocution prononcée au cours d’une cérémonie organisée dans la localité de Taybeh, au Liban-Sud, en mémoire d’un des martyrs du Hezbollah, M. Fayad a affirmé que « ce qui se passe en Syrie vise à mettre en place un nouvel ordre international dont le prélude sera l’aboutissement auquel parviendra la crise syrienne ».
Et d’ajouter : « Les différents projets américains visant à mettre en place un ordre régional au service d’Israël ont échoué. De la même façon, le plan américain actuel échouera également, ce qui entraînera les alliés des États-Unis dans une crise et, de plus, les dangers auxquels est confronté Israël augmenteront ». M. Fayad a dénoncé, en conclusion, « les parties arabes qui se font l’instrument de ce complot ».
De son côté, le ministre hezbollahi Hussein el-Hajj Hassan a lui aussi affirmé que le 14 Mars est responsable de la non-formation du gouvernement et de la paralysie qui frappe le Parlement. Prenant la parole au cours d’une cérémonie organisée dans la localité de Brital en mémoire d’un combattant du Hezbollah tombé il y a une semaine en Syrie, M. Hajj Hassan a souligné que « les forces du 14 Mars déboursent de l’argent afin de paralyser leur État en bloquant la formation du gouvernement et en empêchant les réunions de la Chambre ».
Appelant à un « surcroît de cohésion face au complot qui vise la région », le ministre hezbollahi a dénoncé « le mutisme arabe et occidental face à ce qui se passe à Maaloula, au vu et au su du monde entier, dont notamment les États-Unis ». « Le monde entier a été le théâtre de massacres à Lattaquié et de massacres visant les Kurdes à Ras el-Aïn, à Hassaké et à Kamechli, a déclaré M. Hajj Hassan. Aujourd’hui, c’est Maaloula qui est visé. L’une des plus anciennes localités chrétiennes est la cible d’une agression qui vise ses églises et ses icônes », a-t-il affirmé.

Source L'Orient le jour