jeudi 12 septembre 2013

Al-Qaïda à la recherche du talon d’Achille des drones américains


Déclenchée officiellement, le 11 septembre 2001, la guerre anti-terroriste, avec Al Qaeda pour cible principale, se poursuit, depuis 12 ans, sans discontinuer. Chaque fait d’armes provoque une réplique ou de nouvelles parades. Selon les informations de la Defense Intelligence Agency (DIA), les terroristes financent des projets de recherche pour créer des stations de brouillage, qui permettraient de perturber les signaux GPS et les balises infrarouges qui servent à orienter les opérateurs de drones. Les ingénieurs d’Al-Qaïda ont reçu pour mission d’élaborer une stratégie anti-drone, comme en témoigne un rapport confidentiel du renseignement américain dévoilé au Washington Post par Edward Snowden, écrit jeudi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.


De plus, Al-Qaïda travaille sur des aérostats de surveillance et des appareils télécommandés de taille réduite qui devraient permettre aux terroristes de suivre la trajectoire des drones américains. Les terroristes se penchent sur la possibilité d’abattre les drones grâce aux lance-roquettes sol-air et travaillent sur des systèmes d’alerte d’approche de drones. Le commandement d’Al-Qaïda supervise tous les projets et sert de base de liaison pour échanger les succès entre diverses équipes d’ingénieurs. Les terroristes recrutent des spécialistes, notamment des experts en drones et technologies balistiques. Selon le WP, en 2010, les autorités turques ont arrêté un étudiant mathématicien de 23 ans, membre d’Al-Qaïda, qui cherchait le moyen d’abattre les drones de surveillance de l’Otan en Afghanistan et effectuait des calculs balistiques. Les jihadistes qui travaillent sur les nouvelles technologies appellent, par le biais de revues anglophones en ligne, à les aider dans la guerre contre les « drones diaboliques ». Il est suggéré à cet effet de partager les avis, les idées et les compétences pratiques. Sans oublier la guerre psychologique. Les terroristes cherchent à jouer sur la colère de la population en raison des nombreuses victimes civiles et à montrer la guerre de drones comme une entreprise lâche et immorale.
Les drones Predator et Reaper sont l’arme principale de la CIA et du Pentagone contre Al-Qaïda depuis la présidence de George W. Bush. En dix ans leurs attaques ont tué près de 3 000 personnes et ont poussé les terroristes à prendre des mesures d’urgence pour limiter leurs déplacements au Pakistan, en Afghanistan, au Yémen et en Somalie. D’où les tentatives d’Al-Qaïda pour trouver un moyen de lutter contre les drones. Leurs talons d’Achille sont la liaison satellite, le contrôle à distance et l’absence du cryptage pour certaines communications.
Par ailleurs, les drones perdent souvent le signal sans aide extérieure. En général, les perturbations sont réparées en quelques secondes mais dans certains cas elles ont entraîné le crash du drone, comme en décembre 2011 dans le ciel iranien (Téhéran a annoncé qu’il avait lui-même abattu l’appareil). Les méthodes bon marché pour lutter contre les drones – à l’aide de lasers et d’autres dispositifs capables d’aveugler les caméras et les capteurs des drones – ne sont plus secrètes depuis longtemps. Les chercheurs de l’université du Texas à Austin ont notamment réussi, au cours d’une expérience, à « carjacker » un drone en trompant son signal GPS avec un transmetteur terrestre et en programmant un faux itinéraire.

Source Ria Novosti