Le gaz naturel du gisement offshore de Tamar a été pompé vers les rivages d’Israël pour la première fois samedi, quatre ans après sa découverte, un geste qui pourrait transformer l’économie israélienne.
Cette date, a été saluée comme un « jour important pour l’économie israélienne » par le Premier ministre Benjamin Netanyahu qui a établi un lien entre l’événement et la fête de pessah.
« Alors que nous fêtons notre libération, nous franchissons une étape importante vers l’indépendance énergétique. Nous avons développé le secteur du gaz naturel en Israël au cours de la dernière décennie, et c’est bénéfique pour l’économie israélienne et pour tous les Israéliens « , a-t-il déclaré.
Le gaz a été transféré dimanche de l’installation à l’usine de transformation à Ashdod. De là, il va être distribué dans le marché israélien. Ces nouvelles ressources promettent d’être un atout majeur pour l’économie israélienne.
Le gaz de Tamar devrait aider à répondre aux besoins énergétiques d’Israël pour les 20 prochaines années, et permettra d’économiser 13 milliards de NIS par an en importations (3,5 milliards).
Le gisement de Tamar et surtout celui de Léviathan découvert en 2010 devraient fournir à Israël suffisamment de gaz dans les prochaines décennies pour permettre au pays d’en exporter.
Notons bien qu’alors que pour la première fois depuis 29 ans les partis religieux sont écartés de la coalition gouvernementale, alors que pour la première fois depuis 29 ans ils n’ont plus accès aux affaires temporelles et en sont réduits à exercer leur rôle de rabbins, gérer le spirituel, les techniciens de Tamar ont choisi de mettre le gisement en exploitation un samedi.
Erreur ou symbole fort d’une autre libération, celle du joug que faisait peser sur trop de secteurs de la vie du pays une minorité habituée à tout régenter? Cette décision a provoqué un tollé dans la presse ultra-orthodoxe. Le quotidien Hamevaser a déploré que « pour la plus grande douleur de ceux qui observent le sabbat, les robinets sont ouverts le samedi, le jour de repos juif. » Il y a fort à parier que dans une plate-forme qui met en jeu des moyens financiers de cet ordre, les robinets ne seront pas systématiquement arrêtés chaque shabbat.
Toujours est-il que les media ultra-orthodoxes n’ont pas manqué lors de sa visite d’interroger Shimon Peres sur cet évènement, lui demandant s’il trouvait cela juste. Shimon Peres a adopté une attitude conciliante de président de la nation. Sa réponse était apaisante envers les milieux ultra-orthodoxes : » Non, à mon avis, ça ne l’est pas. C’était une erreur, je ne sais pas pourquoi ils ont pris cette décision ».
Mais il en a profité pour adresser un éloge chaleureux au propriétaire de Delek Group, Yitzhak Tshuva pour son « initiative, sa ténacité et sa vision », qui l’ont amené à trouver une compagnie de forage américaine à un moment où « personne n’était vraiment enthousiaste à l’idée de creuser ici. »
La décision de permettre ou pas les forages pendant le shabbat n’étant pas du ressort de Peres, une attitude conciliante envers les autorités religieuses n’engage que lui, et son rôle de président est bien d’apaiser les conflits chaque fois que c’est possible.
Source TribuneJuive.info