Alors que la guerre civile syrienne entre cette semaine dans sa troisième année, des signes de plus en plus précis abondent quant à l'usage d'armes chimiques par les deux côtés du conflit.
Depuis février, les États-Unis, Israël, Ankara et Amman savent que Bachar al-Assad veut passer des menaces au recours effectif de gaz et d'armes chimiques au cas où les rebelles se rapprocheraient du cœur de Damas.
Une mise en garde extrêmement claire relayée, de façon anonyme, le 3 avril par un officier de l'armée syrienne : "En continuant à avancer sur Damas, a-t-il fait savoir, les rebelles et leurs dirigeants sont assurés d'une mort certaine.".
À peu près au même moment, le dirigeant syrien a ordonné d'équiper les 3ème et 4ème divisions qui défendent la capitale de combinaisons de protection et de masques à gaz.
Les chefs des unités de blindés ont reçu l'ordre d'activer leurs systèmes de filtrage contre les agents chimiques et biologiques.
D'autres équipements de même type ont été pareillement distribués aux unités de l'armée syrienne combattant dans le sud de la Syrie et le Golan, dans l'enclave qui sépare la Syrie d'Israël depuis la trêve qui a mis fin à la guerre de Kippour en 1974.
Toutes ces étapes ont été soigneusement enregistrées par le centre de commandement commun contre la guerre chimique mis en place entre les États-Unis, Israël, la Turquie et la Jordanie.
Au cours de ces derniers jours, ce centre a demandé aux troupes israéliennes de commencer la distribution de doses d'atropine – un antidote très efficace qui bloque les agents neurotoxiques.
Mais Israël pourrait également fournir également des doses en perfusion aux rebelles syriens, ce qui marquerait le premier engagement effectif de l'état hébreu dans la guerre civile syrienne.
Il est probable que le commandement syrien, averti par ses alliés russes, iraniens ou chiites du Hezbollah, aura noté cette intervention israélienne.
Ce qui pourrait expliquer que pour la première fois en trente-quatre ans, la Syrie ait tiré des obus sur une patrouille de Tsahal le vendredi soir 12 avril, dans la région nord du Golan près du kibboutz El-Rom.
Personne n'a été blessé, mais afin de dissuader les Syriens de renouveler ce genre d'attaque, l'artillerie israélienne a répliqué en lançant un missile Tamuz sur un poste de l'armée syrienne.
La divulgation le 12 avril dans le Times de Londres que des échantillons du sol syrien provenant de la périphérie de Damas – sortis clandestinement du pays – étaient souillés de résidus chimiques, a clairement fourni la preuve que des armes chimiques avaient été employées, sans qu'il soit possible de savoir lequel des deux belligérants en avait fait usage, ni d'identifier le type de gaz utilisé.
Il est même probable que si les renseignements britanniques possédaient ces informations, ils ne les rendraient pas publiques, pour ne pas mettre la pression sur Barak Obama – qui a plus d'une fois assuré que ce serait la ligne rouge à ne pas franchir – avant que celui-ci ne soit réellement prêt à intervenir.
Source Israel Infos