Les dirigeants du Fatah sont nostalgiques du temps de Yasser Arafat, quand ils étaient en mesure de voler l’aide internationale consacrée à aider les Palestiniens. Le problème des Palestiniens avec Fayyad, c’est qu’il n’est pas détenu dans une prison israélienne. Au cours des dernières semaines, l’administration américaine a repris ses efforts pour parvenir à la paix non seulement entre Israël et les Palestiniens, mais aussi entre président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et son Premier ministre, Salam Fayyad.
Ces efforts, cependant, semblent avoir échoué: Fayyad est apparemment près de la porte de sortie.
Au cours des dernières années, Abbas et sa faction du Fatah ont essayé de se débarrasser de Fayyad, mais en vain.
Abbas et le Fatah voient Fayyad instruit et possesseur de diplômes occidentaux, nommé Premier ministre en 2007 à la demande des pays européens et américains, comme une menace pour leur contrôle sur l’Autorité palestinienne en général et de ses finances en particulier.
Certains dirigeants du Fatah, comme Tawfik Tirawi et Najat Abu Baker, sont encore convaincus que Fayyad est en train de comploter, de concert avec les États-Unis et d’autres pays occidentaux, pour remplacer Abbas comme président de l’Autorité palestinienne.
Abbas et le Fatah aurait supprimé Fayyad de son travail il ya plusieurs années si il n’y avait pas eu l’intervention des américains et des occidentaux.
Chaque fois qu’Abbas a voulu limoger Fayyad, les responsables américains et de l’UE sont intervenus pour avertir qu’une telle mesure affecterait sérieusement l’aide étrangère à l’Autorité palestinienne.
Le président Barack Obama et la secrétaire d’Etat John Kerry, qui ont récemment effectué des visites séparées à Ramallah, ont consacré beaucoup de leur temps à essayer de convaincre Abbas de garder Fayyad à sa place.
Mais les efforts des États-Unis et de l’UE des efforts pour garder Fayyad au pouvoir semblent avoir été contre-productif. Ces efforts ont plus discrédité Fayyad aux yeux de nombreux Palestiniens.
Les ennemis de Fayyad ont considéré ces efforts comme une « preuve » qu’il est un « agent étranger » imposé à l’Autorité palestinienne par les Américains et les Européens.
Le principal problème de Fatah avec Fayyad, c’est qu’il a un contrôle quasi exclusif sur le budget de l’Autorité palestinienne.
En d’autres termes, le Fatah n’aime pas l’idée que ses dirigeants et ses membres ne peuvent plus voler l’aide internationale en raison de la présence de Fayyad au pouvoir.
Dans le but de retrouver une certaine forme de contrôle sur les finances de l’Autorité palestinienne, l’année dernière Abbas a exercé une forte pression sur Fayyad et Abbas a nommé un de ses fidèle Nabil Kassis comme ministre des Finances.
Plus tôt cette année, M. Fayyad, dans un mouvement de surprise, a annoncé qu’il avait accepté la démission de Kassis, sans fournir plus de détails.
Peu de temps après, M. Abbas a publié un communiqué annonçant qu’il a «rejeté» la démission du ministre des Finances.
Fayyad a depuis refusé d’obtempérer à la demande d’Abbas de rétablir Kassis.
Mais le différend entre Abbas et Fayyad ne porte pas seulement sur les questions financières.
En fait, une grande partie de cela a à voir avec le sentiment parmi les cadres du Fatah que Fayyad cherche à saper l’influence de la faction du Fatah et probablement fin à son rôle dans l’arène palestinienne.
Ils l’accusent de couper les fonds aux membres du Fatah en Judée-Samarie et dans la bande de Gaza en refusant de payer des salaires à des ex-miliciens du Fatah.
Dans cette lutte de pouvoir entre le Fatah et Fayyad, le Premier ministre est certain d’apparaître comme le grand perdant.
Fayyad n’a pas le soutien de la base ou des bases du pouvoir politique chez les Palestiniens.
Il ne dispose pas d’un parti politique fort qui serait en mesure de rivaliser avec le Fatah.
Il n’a pas non plus sa propre milice ou un soutien politique, surtout dans les villages et « camps de réfugiés » de Judée-Samarie.
Lors de l’élection parlementaire de 2006, Fayyad, diplômé de l’Université du Texas à Austin, était à la tête d’une liste indépendante appelée Third Way. Il a remporté seulement deux sièges au Conseil législatif palestinien.
La plupart des Palestiniens n’ont pas voté pour Fayyad parce qu’il n’a jamais joué un rôle actif dans la lutte contre Israël. Pour les Palestiniens, être déténu d’une prison israélienne est plus important que d’aller dans n’importe quelle université dans le monde.
Si Fayyad avait tué un Juif ou envoyé un de ses fils jeter des pierres sur un véhicule israélien, il aurait gagné le respect et le soutien d’un grand nombre de Palestiniens. En bref, les Palestiniens ne considèrent pas Fayyad comme un héros malgré ses efforts acharnés pour tenter d’établir des institutions étatiques et une économie viable.
Les seuls héros des Palestiniens sont ceux qui luttent contre Israël ou sont déténus dans une prison israélienne.
La semaine dernière, un sondage d’opinion a montré que Marwan Barghouti, le chef du Fatah qui purge cinq peines à perpétuité en prison pour son rôle dans des attentats meurtriers de civils Israéliens, serait élu en tant que président s’il se présentait aux prochaines élections.
Le sondage a montré que Barghouti était encore plus populaire que le Premier ministre du Hamas, Ismail Haniyeh, qui n’a jamais été condamné par un tribunal israélien pour l’assassinat de civils.
Si Fayyad veut se lancer dans une carrière politique dans l’avenir, il devra rejoindre l’aile armée du Fatah, les Brigades des Martyrs d’Al-Aqsa, et commencer à participer à des attaques terroristes contre les Israéliens. Il aura besoin de faire quelque chose contre Israël pour montrer aux Palestiniens qu’il a du pouvoir.
Sinon, Fayyad va devoir commencer à chercher un nouvel emploi en dehors de la Judée-Samarie.
NDLR – Les négociations de réconciliation entre les deux factions terroristes du ‘Hamas et du Fatah exigent la démission de Fayyad comme condition siné qua none à la formation d’un gouvernement d’unions nationale.
Source Israel Flash